Trop de produits toxiques dans les crèches

Produits de nettoyage, lingettes, jouets en plastique… Les perturbateurs endocriniens sont potentiellement partout dans les crèches. « Vous utilisez du napalm pour tuer une mouche », lance Claire Grolleau, présidente de l’association Label Vie, lorsqu’elle fait des visites dans ces lieux d’accueil pour les petits.

L’association accompagne les crèches pour qu’elles réduisent au maximum la présence de produits chimiques. En vingt ans, celle que l’on prenait pour une folle de vouloir supprimer les désinfectants « au risque de favoriser des épidémies », ne prêche plus dans le désert. « En pleine crise du Covid, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a modifié le protocole de réouverture des crèches en acceptant de troquer les virucides contre le savon et la vapeur, tout aussi efficace », se réjouit la toxicologue de formation, qui a créé en 2009 Écolo Crèche, le premier label écolo pour la petite enfance.

Les perturbateurs endocriniens sont particulièrement toxiques pour les jeunes enfants. Un consensus scientifique établit aujourd’hui qu’au cours de la grossesse et des deux premières années de l’enfant, l’exposition à ces substances présente un danger pour le développement, comme un retard de langage.

Les dangers des perturbateurs endocriniens sont de mieux en mieux connus, mais les pratiques changent peu. Label Vie accompagne 900 lieux d’accueil de la petite enfance, une goutte d’eau sur les 450 000 établissements de ce type en France. « Dans certaines crèches, on trouve jusqu’à quarante produits d’entretien, c’est totalement contre-indiqué », constate Anne Lafourcade, ingénieure chimiste. En 2017, son agence Alicse a créé un guide pour l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. « L’ARS était démunie face à des demandes récurrentes de collectivités sur le bon usage des produits chimiques. »

« On sait comment agir et c’est simple »

« Quand on fait la liste avec le personnel de la crèche, les gens sont surpris qu’il y ait autant d’objets concernés. Ça fait l’effet d’une douche froide », précise Agatha Wajrak, du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE) du Val de Loire. Cette association d’éducation à l’environnement prodigue des formations auprès des crèches et des sages-femmes : « La thématique des perturbateurs endocriniens n’est pas bien connue par les professionnels de la petite enfance. »

« Certains me reprochent d’affoler la population. Mais ne rien…

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Auteur: Magali Reinert Reporterre