Trop vague, peu ambitieux : le plan national santé environnement ne convainc pas

Le gouvernement a publié vendredi 7 mai son quatrième Plan national santé environnement (PNSE), qui couvre la période 2021-2025. Information sur les bons gestes à adopter, réduction des expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes ou encore territorialisation des enjeux de santé environnementale : ce plan regroupe un ensemble d’actions visant à prévenir et réduire les risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement. « La crise du Covid a souligné le lien entre santé et environnement : 75 % des nouvelles maladies infectieuses sont d’origine animale, a assuré lors d’un point presse jeudi 6 mai le ministère de la Transition écologique. Nous avons pris un temps supplémentaire dans la préparation du PNSE 4 pour prendre en compte les retours d’expérience de la crise du Covid. »

Concrètement, ce nouveau PNSE se décompose en vingt actions allant de l’identification des substances dangereuses dans l’alimentation ou les objets du quotidien à la surveillance de la santé de la faune animale pour prévenir les « zoonoses » — les maladies se transmettant des animaux à l’humain. Il propose également un volet de prévention et de formation aux risques environnementaux. Parmi les mesures proposées : la création d’un « toxiscore » pour les produits ménagers ou encore l’interdiction des lumières bleues les plus dangereuses dans les jouets pour enfants d’ici 2022. « Barbara Pompili [la ministre de la Transition écologique] va annoncer la pérennisation de l’expérimentation de la surveillance de 75 pesticides dans l’air dès septembre 2021 », a par ailleurs indiqué le ministère.

« La prévention représente seulement 1 % du budget total de la santé »

L’enjeu est de taille : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 14 % de la mortalité en France est due à des causes environnementales. Cela représente environ 84 000 morts par an. Au-delà des décès, les atteintes à l’environnement sont à l’origine de nombreuses pathologies chroniques. Pour les associations, le PNSE n’est pas à la hauteur de ces chiffres. « La santé environnementale a toujours été le parent pauvre de la santé. Dans l’esprit de nos gouvernants, politique de santé équivaut à politique de soin. La prévention représente seulement 1 % du budget total de la santé. Et le dépistage, 0,5 %, regrette Alain Chabrolle, vice-président de France Nature Environnement (FNE). Les conséquences sont dramatiques et le coût de…

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Auteur: Margaux Otter Reporterre