Un déploiement inhabituel de forces de l’ordre a accueilli le nouveau président américain, Joe Biden, lors de sa cérémonie d’investiture le 20 janvier 2021. Le FBI craignait de nouvelles violences après l’insurrection du Capitole, planifiée et coordonnée par des suprémacistes blancs et des militants de l’extrême droite contestant la légitimité des résultats électoraux et la défaite de Donald Trump. Après plus d’un an de désinformation quotidienne, Donald Trump et ses alliés ont sédimenté le sentiment d’une élection volée et injuste. Cinq personnes ont été tuées dans cet assaut violent, auquel les manifestants sont venus en tenues paramilitaires, armés de fusils d’assaut ou même de fourches. Mais l’assaut du Capitole n’est que la partie visible d’un mouvement d’extrême droitisation de la société américaine dont Trump est l’incarnation.
Pour Cynthia Miller-Idriss, professeure à l’Université américaine à Washington et autrice de Hate in the Homeland (Harvard University Press), un ouvrage sur la nouvelle extrême droite globale, les événements du 6 janvier furent, certes, choquants mais aussi « affreusement prévisibles ». Un rapport du département de la Sécurité intérieure publié en octobre 2020 établit que l’extrémisme suprémaciste blanc constitue la menace de terrorisme « la plus persistante et la plus meurtrière sur le sol américain ». Dès la préface, Chad Wolf, secrétaire à la Sécurité intérieure se dit « particulièrement préoccupé par les extrémistes violents suprémacistes blancs qui ont été exceptionnellement meurtriers au cours de leurs abjectes attaques ciblées ces dernières années ». Selon l’Anti-Defamation League (ADL, une organisation non-gouvernementale de défense des droits civiques), au cours des dix dernières années, les terroristes de l’extrême droite ont tué 75 % (323 sur 429) des victimes de l’extrémisme.
En 2020, le nombre de morts a baissé – notamment du fait du recul des tueries de masse, du confinement et des interventions de la police – mais les suprémacistes blancs restent responsables de plus de la moitié des meurtres (9 sur 17) et leur activité en général est en nette augmentation. Le Southern Poverty Law Center (SPLC, une association de lutte contre la haine) émet une mise en garde similaire dans son rapport annuel en soulignant que « le nombre de groupes haineux a baissé, mais pas la haine ». Pour cette association de surveillance, « Trump a enhardi l’extrême droite et élevé leurs…
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Auteur: Charlotte Recoquillon