Trump Catch Machine

Dans Fictions de Trump – Puissances des images et exercices du pouvoir (paru aux éditions du Point du Jour), le professeur d’études cinématographiques Dork Zabunyan tente d’imaginer les conditions qui pourraient présider à l’élaboration d’un film sur le 45e président états-unien. Pour ce faire, il explore certaine oeuvres cinématographiques antérieures réalisées autour d’autres figures majeures du pouvoir telles que Silvio Berlusconi ou Nicolae Ceaușescu, mais après avoir analysé le rapport boulimique de Trump aux médias, l’auteur démontre en quoi une certaine dénonciation de la vulgarité du président milliardaire relève de la paresse critique et ne permet pas de comprendre la puissance de l’image qu’il incarne. Coup de la corde à linge et saut de la 3e corde.

Exemplaire nous paraît le discours prononcé par l’actrice Meryl Streep recevant le prix Cecil B. DeMille lors des Golden Globes en janvier 2017. Nous sommes alors dans l’après-coup de l’élection de Trump, et le pays peine à mesurer les effets d’un résultat qui était encore insoupçonnable quelques semaines plus tôt. Meryl Streep profite de ce contexte pour proposer devant ses pairs une défense sans voile de la diversité ethnique de la nation américaine, selon elle dangereusement menacée, et que le cinéma hollywoodien incarnerait de mieux en mieux, surtout si l’on considère les origines de ses stars actuelles. Ainsi s’affirmerait « l’art » fondamental de Hollywood : mettre en valeur cette diversité et incarner la substance du rêve américain – l’unité de la nation dans la pluralité de ses composantes et sa résistance face à toutes les adversités. Pour l’actrice, nous serions au seuil d’une véritable bataille culturelle dont dépend, ni plus ni moins, la survie de cet alliage entre le grand art cinématographique et la persistance d’une civilisation comme agrégat de communautés hétéroclites.

Spectacle et…

Auteur: lundimatin
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