Trump et Twitter : fermez le (kick)ban.

Trump est donc banni. Son compte personnel est supprimé. J’ai bien dit son compte personnel. La nuance est d’importance. 

Ainsi ces deux phrases : 

Twitter a décidé de suspendre de manière permanente le compte du président Donald Trump.

Twitter a décidé de suspendre de manière permanente le compte personnel de Donald Trump.

Ces deux phrases n’ont ni les mêmes effets, ni les mêmes enjeux, ni les mêmes logiques. Le fait que Donald Trump, président des Etats-Unis ait fait le choix d’utiliser son compte personnel pour y tenir des propos engageant son mandat électoral ne change rien à l’affaire. En s’exprimant sur son compte personnel, Donald Trump accepte les règles qui régissent les interactions en ligne de l’ensemble des utilisateurs de Twitter. Prétendre ou exiger le contraire serait remettre en cause un principe fondamental d’égalité et d’équité.

Et faire cette distinction entre le compte personnel de Donald Trump et le compte officiel du président des Etats-Unis n’est pas un artifice rhétorique. Lorsque le citoyen @realdonaldtrump s’exprime, c’est un utilisateur soumis aux mêmes règles que l’ensemble des autres. Lorsque Donald Trump s’exprime depuis le compte @Potus c’est la voix d’un État, un président élu pour qui le réseau social est une simple salle de presse en ligne et dont les dérives ou discours appelant à la haine doivent être contenus non pas un tiers privé mais par les dispositifs régaliens et par les représentations démocratiques (chambres, parlements, assemblées) garant.e.s de la constitutionnalité de l’élection et du respect des institutions.

Pawel Kuczynski

« C’est la faute aux réseaux sociaux ». Sauf que non.

Dans le débat qui se tient actuellement, que l’on déplore la fermeture du compte (en mode « lérézosocio tuent la démocratie« ) ou que l’on s’en félicite (en mode « lérézosocio prennent enfin leurs responsabilités« ), ce qui me trouble énormément c’est qu’en s’intéressant uniquement…

Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid
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