Trump, la guerre et le capitalisme de la finitude

A l’heure où les affaires mondiales sont profondément secouées par la politique commerciale de Donald Trump, Norbert Holcblatt propose d’en esquisser les racines à partir d’un ouvrage récemment paru – « Le monde confisqué » de l’économiste Arnaud Orain (aux éditions Flammarion).

Il montre ici comment ce dernier aide à saisir les recompositions du capitalisme, mais pointe aussi les limites de cet ouvrage largement ancré dans une lecture idéaliste de l’histoire, et le discute par rapport à des travaux marxistes récents portant sur le capitalisme mondial et l’impérialisme contemporain.

Donald Trump est en train de créer dans le monde un effet de sidération. Au-delà des spécificités psychologiques du personnage, il importe d’essayer d’analyser ce à quoi son arrivée au pouvoir correspond par rapport à la phase actuelle du capitalisme : de quoi Trump est-il le nom ? Une autre question s’impose dans les écrits récents : la guerre (une guerre supplémentaire, ou plutôt une « grande guerre » impliquant directement les centres capitalistes) est-elle une perspective inévitable ?

Est récemment paru un livre qui ne traite que par la bande du trumpisme mais vise à fournir un cadre d’analyse de la géopolitique mondiale et donc un éclairage des bouleversements actuels : Le monde confisqué. Essai sur le capitalisme de la finitude de Arnaud Orain[1]. L’ouvrage a un écho important dans les milieux intellectuels plus ou moins à gauche.  Nous y consacrerons la première partie de cet article.

La fin du néolibéralisme ?

A. Orain explique que le capitalisme, depuis le 16e siècle, a vu se succéder deux types différents : un type plus ou moins libéral (1815-1880 et 1945-2010) et un « capitalisme de la finitude » dont le moteur est le « sentiment angoissant suscité par des élites » (page 9) que le monde est fini, borné, limité et qu’il faut s’accaparer tout ce qu’il…

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Auteur: redaction