Uber Files : « Macron a agi de la même manière avec Amazon »

Selon une enquête du Consortium international des journalistes d’investigation, entre 2014 et 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, aurait œuvré pour la société Uber afin de faire évoluer la réglementation en sa faveur. Il aurait même passé un « deal » secret avec cette entreprise pour « faire en sorte que la France travaille pour Uber, afin qu’Uber puisse travailler en et pour la France ».

Élue députée de la Nupes, l’ancienne chargée de mission aux Amis de la Terre Alma Dufour a longtemps croisé le fer contre ces multinationales étasuniennes accusées de déréguler le marché du travail et de détruire l’environnement. Alma Dufour a même été présentée comme « l’ennemi N°1 d’Amazon » . Entretien.

Reporterre — Comment réagissez-vous à cette révélation ?

Alma Dufour — C’est une affaire très grave qui montre non seulement les échanges soutenus entre Uber et Emmanuel Macron, mais aussi leur tonalité. La familiarité qu’il entretenait avec certains lobbyistes et membres de la direction de l’entreprise ne parait pas du tout appropriée à la fonction qu’il exerçait, alors de ministre de l’Économie. À l’époque, l’ensemble du gouvernement Hollande désavouait l’implantation d’Uber. La multinationale violait allégrement la loi et Emmanuel Macron s’en rendait complice, il les soutenait et les accompagnait de manière tacite.

Après, cela ne m’étonne pas du tout. J’ai pu observer les mêmes liens entre Emmanuel Macron, son cabinet et Amazon. Son accointance avec les grandes entreprises n’est plus à prouver et s’inscrit dans une logique plus globale : celle d’un ministre de l’Économie, puis d’un président, fasciné par la « start-up nation » et qui a toujours vu dans la technologie un vecteur de croissance. Emmanuel Macron est un technosolutionniste. Il a investi plus de 2 milliards d’euros du plan de relance sur l’intelligence artificielle et les nanotechnologies. Il partage avec ces entreprises une idéologie commune, mais aussi des intérêts économiques. Ces entreprises sont les plus grosses capitalisations boursières du monde. Les marchés financiers investissent massivement sans forcément de dividendes immédiats. Cela veut dire que les pays qui adopteraient des réglementations qui freineraient ou retarderaient leur implantation ne seraient pas forcément bien vus de la part des places financières.

Emmanuel Macron est-il un complice du Capital ?

(Rires) Je ne sais pas s’il le fait en échange de contreparties…

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Auteur: Gaspard d’Allens Reporterre