0,1% de taxe sur le privé pour un gain de 50 à 60 milliards d’euros au service de l’intérêt général. C’est la proposition du rapporteur général du budget européen qui se bat depuis des mois, jusqu’à avoir fait une grève de la faim, afin de taxer les transactions financières. Et ce qui n’était que des bruits de couloir, parfois dénoncés avec fracas par les ministres des finances impliqués dans le processus, vient de se confirmer : la France bloque les négociations pour taxer le monde de la finance. L’eurodéputé Pierre Larrouturu accuse le gouvernement d’Emmanuel Macron d’être le porte-parole du lobby bancaire, et appelle la société civile à faire pression sur ses élus.
« Il ne nous reste plus que 4 semaines pour arriver à un accord pour taxer la spéculation financière au niveau Européen. Alors que de nombreux pays comme l’Allemagne sont favorables à une mesure ambitieuse, nous avons la preuve que la France bloque les négociations. » proclame l’eurodéputé Pierre Larrouturou
En cause : une interview du Ministre des Affaires européennes français Clément Beaune parue dans Les Echos, lors de laquelle il répond aux accusations du rôle de la France pour bloquer les négociations en expliquant :
« Il y a beaucoup de confusion et d’hypocrisie sur ce dossier. La France a toujours voulu un accord à 27. »
Pour le rapporteur général du budget européen, Pierre Larrouturou, c’est bien là tout le problème. Selon lui, un accord à 27 sera forcément minimaliste, pétri de compromis et donc loin d’être à la hauteur des enjeux en cours.
« La France, hélas, aussi bien la France de François Hollande que la France avec Emmanuel Macron, se fait le porte-parole du lobby bancaire, qui ne veut pas de taxe, même pas 0,1 %. Or, je trouve ça choquant : quand on nous dit qu’il faut une réforme des retraites pour rembourser le plan de relance, j’aimerais rappeler à Bruno Le Maire qu’en moyenne, un retraité ou une retraitée gagne 1 400 € par mois, tandis que chez BNP Paribas, sans compter les bonus, un trader est à 24 000 € par mois. Donc, s’il faut demander un effort à quelqu’un pour rembourser le plan de relance, est-ce que c’est au retraité à 1 400 € par mois de payer ? Ou est-ce que c’est au trader qui est à 24 000 ? » dénonce l’eurodéputé Pierre Larrouturou
D’ailleurs, au niveau européen, la négociation a repris le 24 février. Et fait notable, le Parlement européen et la Commission ont décidé que vu l’ampleur…
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Auteur: Laurie Debove