Ukraine : dans quel état est la centrale nucléaire de Zaporijja ?

« Cette mission sera la plus difficile de l’histoire de l’AIEA [l’Agence internationale de l’énergie atomique », a estimé le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba en apprenant la nouvelle. Une délégation de treize experts conduite par le président de l’agence onusienne Rafael Grossi a pris la route, lundi 29 août 2022, vers la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia. Elle devrait arriver à destination « au plus tard cette semaine », a précisé M. Grossi sur Twitter. Objectif : évaluer les dégâts matériels, les conditions de travail du personnel et l’état des systèmes de sécurité de la centrale, et assurer le suivi du matériel nucléaire. Ceci, alors que plusieurs semaines d’incessants bombardements, dont la Russie et l’Ukraine se rejettent la responsabilité, accroissent la menace d’une catastrophe nucléaire.

M. Grossi réclamait depuis des mois qu’une délégation de l’AIEA puisse accéder à la centrale. Les négociations pour obtenir cette visite se sont révélées un exercice diplomatique de haut vol, l’installation étant située très près de la ligne de front — quasiment à cheval entre la partie du pays où l’Ukraine est toujours souveraine, au nord et à l’ouest, et celle passée sous occupation russe, au sud et à l’est.

« Nous attendions cette mission depuis longtemps »

Longtemps, la Russie a exigé que la délégation onusienne passe par la zone contrôlée par ses troupes, ce que refusait l’Ukraine au motif que cela légitimerait l’occupation russe. La situation s’est finalement débloquée mi-août, quand Vladimir Poutine a accepté que M. Grossi et son équipe accèdent à la centrale par les territoires ukrainiens. Vendredi 26 août, devant le risque d’escalade, Volodymyr Zelensky pressait l’agence onusienne d’envoyer une délégation. « Nous attendions cette mission depuis longtemps. Nous considérons qu’elle est nécessaire, a pour sa part réagi le Kremlin par son porte-parole Dmitri Peskov, qui a appelé à « faire pression sur la partie ukrainienne pour qu’elle cesse de mettre en danger le continent européen en bombardant la centrale ».

Reste à savoir si…

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Auteur: Émilie Massemin Reporterre