UKRAINE : la face cachée des choses (2ème partie) — Vladimir CALLER

Dans ce scénario, la diplomatie des EU s’est déployée en trois temps (en attendant un quatrième) : le retrait des forces américaines d’Afghanistan, la trame organisée pour entraîner l’intervention armée russe en Ukraine (voir la première partie de cet article) et le basculement d’alliances au Moyen Orient dont les Accords d’Abraham annoncent la tendance. (1)

Des objectifs bien précis

– Reprendre le contrôle hégémonique d’une Europe durablement affaiblie et ce, sur le plan de l’énergie, la défense, la finance internationale ; dans ce cadre faire de l’Allemagne et du germanisme anti slave, la nouvelle référence militaire européenne.

– Affaiblir la Russie à l’extrême, organiser un « Afghanistan-bis » sur des terres ukrainiennes et, comme voie de conséquence, installer un « Eltsine-bis » au Kremlin

– Renforcer très lourdement le négoce militaire et son association avec les médias (le nouveau complexe militaro-médiatique). (2)

– Tout ceci, en préalable de la cible chinoise (le quatrième temps).

Si les grandes lignes de cette stratégie étaient dûment programmées, il nous semble que ses mentors ne s’attendaient pas à une riposte russe si brutale ; en tout cas, pas de cette dimension. Cette riposte a changé la donne et précipité le timing des plans étasuniens. Le soutien à l’Ukraine, à son intégrité territoriale, à sa politique d’alliances, est devenu un sujet mineur. Le volet politico-diplomatique de la guerre elle-même est devenu obsolète. Lorsque Biden traite Poutine de « criminel de guerre » ou de « voyou » ce n’est pas une saute d’humeur ; c’est une fin de non-recevoir à toute négociation, à toute discussion. Que la Russie saigne, c’est la (seule) priorité.

Dans un entretien, passé inaperçu, à la NPR, le principal réseau de radiodiffusion public des États-Unis le 16 Mars, le secrétaire d’état Antony Blinken précisait les objectifs de sa diplomatie. Pour lui, cette guerre était l’occasion de changements, de grands changements. «  L’un de ces changements est que les Européens s’intéressent de très près, et non seulement s’intéressent, mais commencent à agir sur la sécurité énergétique et cessent de se nourrir du pétrole et du gaz russes. Ce serait un changement majeur » (3)

Ursula von der Leyen, Charles Michel, Emmanuel Macron, semblent avoir bien entendu l’injonction en signant sans tarder un accord avec les États-Unis, lors du sommet européen des 24 et 25 mars, pour la livraison de 15 milliards de mètres cube de gaz…

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Auteur: Vladimir CALLER Le grand soir