Ukraine : la tension monte autour de la centrale nucléaire de Zaporijia

L’inquiétude au sujet de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia grandit. Jeudi 25 août, l’opérateur ukrainien Energoatom a annoncé qu’un incendie avait entraîné une coupure, pendant plusieurs heures, de la liaison entre le réseau électrique et la centrale. Un tel évènement n’était jamais arrivé depuis son entrée en service en 1985.

Trois lignes aériennes à haute tension ont été endommagées lors de l’incendie, nous apprend Le Monde. Seule une ligne de sécurité, dont la puissance est insuffisante pour assurer un fonctionnement sécurisé de l’infrastructure, n’a pas été déconnectée. Les gestionnaires de la centrale ont dû avoir recours à des générateurs diesel de secours pour empêcher la surchauffe des réacteurs. La centrale n’a été reconnectée au réseau que jeudi dans la soirée.

Si aucune fuite radioactive n’a pour le moment été détectée dans les alentours, la situation interroge quant à l’éventualité d’un accident au sein de cette centrale, la plus grande d’Europe. Au cours des derniers mois, le site a été la cible de plusieurs bombardements, dont s’accusent mutuellement l’Ukraine et la Russie. La crainte d’un accident nucléaire grave inquiète jusqu’en Roumanie, voisine de l’Ukraine. Suite aux récents combats autour de la centrale, le gouvernement roumain a relancé une campagne de distribution gratuite de pastilles d’iode, et envoyé près de 1 million de doses à la Moldavie.

Une centrale ne s’était jamais trouvé au beau milieu d’un conflit armé de grande ampleur depuis l’invention du nucléaire civil. Des négociations sont en cours entre Moscou et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) afin que cette dernière puisse visiter le site et s’assurer de sa sécurité. Plusieurs dirigeants mondiaux, dont Emmanuel Macron, ont fait part de leur préoccupation quant aux conséquences de la guerre sur les installations nucléaires civiles ukrainienne. Avec quatre centrales en activité, l’Ukraine est le huitième parc nucléaire du monde. Selon Greenpeace, le conflit pourrait avoir des conséquences « désastreuses, bien au-delà de l’impact de la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 ».

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Auteur: Reporterre