Ukraine : le dangereux pari de l’OTANEn ces jours d’escalade, j’ai très peu écrit, parce que je voulais essentiellement lire ce que certains analystes dont les pensées m’intéressent pensent de toute cette situation : des analystes russes, bien sûr, parce que ce sont eux que, comme nous voulons leur faire la guerre (qui, comme toutes nos guerres, est « juste et sainte »), nous devons étudier.
L’un d’entre eux est Ilya Kramnik, qui a une page Telegram très visitée, même si pour l’observateur occasionnel elle ressemble à la page d’un refuge pour chats, et qui a posté hier des messages intéressants – et inquiétants, bien sûr, aussi inquiétante que la situation l’est. Il a ensuite tenté de minimiser la situation, en l’aggravant si possible.
De ce qu’écrit Kramnik, nous retiendrons surtout une considération qui peut paraître sibylline : l’OTAN (j’utilise ce terme pour désigner l’ensemble US+UE+UK et autres poissons frits comme le Canada, l’Australie, etc. puisqu’il n’y a plus de différence entre les appareils politiques et militaires) évalue ses actions en fonction du coût, la Russie en fonction du risque.
Ainsi, l’OTAN considère que le fait d’imposer à l’adversaire des coûts (économiques, matériels et humains) suffisamment élevés est un élément de dissuasion qui la conduit à la victoire (ce qui a généralement été le cas : voir la Yougoslavie et l’Irak. D’autres fois, cela n’a pas été le cas) ; le coût que la Russie est prête à payer est cependant incommensurablement élevé, car son évaluation est exclusivement liée à la réduction ou à l’élimination du risque.
Cette différence substantielle d’approche n’est pas toujours perçue (presque jamais, en fait) et génère un faux sentiment de sécurité chez ses adversaires, qui croient qu’elle « ne réagit pas » parce qu’elle n’a pas les moyens, parce qu’elle est faible, parce qu’elle est pauvre, parce qu’elle est…
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Auteur: Francesco DALL’AGLIO