Ukraine : « L'environnement est la victime silencieuse de cette guerre »

Forêts incendiées, terres minées… De passage à Paris, des militants ukrainiens ont alerté sur les conséquences écologiques de la guerre. Dans ce contexte de crise, l’État assouplit sans cesse les normes environnementales.

Des forêts décimées, des terres agricoles minées, des puits empoisonnés… L’hypothèse d’une catastrophe environnementale en Ukraine, anticipée par Reporterre au mois de mars, se confirme. Mercredi 30 novembre, lors d’une conférence de presse organisée par la députée insoumise Mathilde Panot, une délégation d’écologistes ukrainiens a sonné l’alerte sur « l’écocide » en cours dans leur pays depuis le début de l’invasion russe. Au-delà des souffrances extrêmes infligées à la population, l’armée de Vladimir Poutine se rend coupable « de la plus grande catastrophe anthropique de notre siècle », selon Yuliya Ovchynnykova, membre de la commission parlementaire sur la politique environnementale et la gestion de la nature.

Les membres de cette délégation décrivent une « catastrophe dans la catastrophe », largement ignorée par le gouvernement et ses alliés. « L’environnement est la victime silencieuse de cette guerre », déplore Yuliya Ovchynnykova. Depuis le mois de février 2022, 200 000 hectares de forêts ont été touchés par des feux ; 680 000 tonnes de produits pétroliers sont partis en flamme ; 180 000 mètres cubes de sol ont été contaminés par les bombes. L’effroyable liste continue. Des centaines de sites protégés ont été dégradés, détaillent-ils, et plusieurs stations d’épuration détruites. « C’est l’équivalent d’un Lubrizol par jour en Ukraine », commente Mathilde Panot. Selon les évaluations des écologistes ukrainiens, les dommages environnementaux causés par l’invasion russe s’élèvent d’ores et déjà à plus de 24 milliards d’euros.

Aujourd’hui perçues comme secondaires, les pollutions et destructions causées par la guerre constituent une bombe à retardement pour la population ukrainienne. « Les menaces sur la nature sont immédiates, alerte Yehor Hrynyk. L’Ukraine n’a pas le temps d’attendre la fin de la guerre ou son entrée dans l’Union européenne, il faut agir maintenant. »

Après avoir été reçue, mercredi 30 novembre, à la commission des Affaires étrangères et à celle du développement durable à l’Assemblée nationale, la délégation dont il fait partie doit encore rencontrer des membres du mouvement climat français, puis se rendre à Bruxelles. Via ces échanges,…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre