Ukraine : les Occidentaux ont la mémoire courte — Jacques GUILLEMAIN

Point de vue du général Jacques Guillemain

En ces temps où la raison semble avoir quitté les chancelleries occidentales et les salles de rédaction européennes, en ces temps où l’hystérie collective anti-Poutine semble tenir lieu de réflexion profonde et de réponse politique incontournable, je rappellerai simplement quelques réalités que le monde en plein délire semble avoir oubliées.

Mais n’acculons pas l’ours russe outre mesure, car l’Ukraine ne vaut pas un holocauste nucléaire. Il est bon de le rappeler aux va-t-en-guerre qui jouent avec le feu, le feu nucléaire s’entend. Quand la paix sera revenue et que les esprits seront calmés, les historiens analyseront cette guerre pour en dégager objectivement les véritables responsabilités.

La diabolisation outrancière d’un ennemi ne fait pas partie de la panoplie à l’usage des historiens dignes de ce nom.

En attendant voici quelques rappels :

Ce sont les États-Unis qui ont refusé en 1990 que la Russie soit arrimée à l’Europe.

Ce sont encore les États-Unis qui ont promis à Gorbatchev de ne jamais élargir l’Otan à l’Est.

Quand le Pacte de Varsovie a été dissous en 1991, les Occidentaux ont conservé l’Otan avec ses 16 membres, européens pour la plupart. Vainqueurs de la guerre froide, les EU, au lieu de construire la paix, ont intégré 14 pays de l’ex-URSS dans l’Alliance et installé leurs missiles aux frontières de la Russie qui ne menaçait plus personne.

En 2022, cinq pays de l’Otan possèdent encore des armes nucléaires étasuniennes sur leur sol. Qui menace qui ?

Depuis 1990, l’Otan n’a plus rien d’une alliance défensive, c’est au contraire un outil offensif aux ordres de Washington pour régenter le monde.

C’est toujours l’Otan l’agresseur, en Serbie, en Libye, en Irak, en Syrie, en Afghanistan. Avec les succès que l’on sait…

En 1999, l’Otan a bombardé la Serbie alliée de Moscou avec une armada de 800 avions et dépecé le pays en l’amputant de la province du Kosovo, devenu un État mafieux siège de tous les trafics : êtres humains, armes, stupéfiants et organes.

L’Occident pleure sur le sort de l’Ukraine, mais il applaudissait aux bombardements de la malheureuse Serbie, accusée injustement de génocide. Ces bombardements criminels contre un petit pays qui n’avait agressé personne ont duré 78 jours. Les avions de l’Otan ont effectué 38 000 sorties, entraînant de nombreuses bavures et victimes civiles.

La récupération de la Crimée par Moscou n’est donc que le juste retour du boomerang pour…

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Auteur: Jacques GUILLEMAIN Le grand soir