Ukraine : pourquoi l’Union européenne est encore dépendante des hydrocarbures russes

Le chiffre est tombé en début d’année : selon les estimations du Centre d’étude de la pollution de l’air et de l’énergie (Crea), l’Union européenne a versé plus d’argent à la Russie pour importer ses hydrocarbures (22 milliards) que le montant total de l’aide européenne apportée à l’Ukraine (19 milliards). Une comparaison qui peut étonner compte tenu des seize paquets de sanctions mis en place par l’Union européenne. De nombreux manquements dans l’application des sanctions sont ainsi pointés du doigt : flotte de pétroliers russes « fantôme », raffinement des hydrocarbures russes dans des pays tiers comme l’Inde ou la Turquie ou encore augmentation des importations de Gaz naturel liquéfié (GNL) russe pas encore soumis à des sanctions (+81 % entre 2023 et 2024 d’après l’IEEFA).

« On a diminué significativement les importations de gaz russe »

Pourtant, ce déséquilibre n’est pas si surprenant, explique Maria-Eugenia Sanin économiste spécialiste des questions énergétiques et maîtresse de conférences à l’Université Paris Saclay : « On a diminué significativement les importations de gaz russe et Poutine a dû aller exporter à prix cassés à d’autres partenaires, ce qui était le but. On pouvait difficilement prétendre à plus compte tenu de l’interdépendance si forte au départ » (voir notre article). Entre 2022 et 2023 l’Union européenne a par exemple réduit ses importations de…

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Auteur: Louis Mollier-Sabet