Ukraine : trois solutions durables face à la crise alimentaire

La Commission européenne a pris mercredi 23 mars des mesures d’urgence en réponse à la crise alimentaire due à la guerre contre l’Ukraine. Parmi celles-ci, la suppression des jachères en 2022, avec la possibilité pour les agriculteurs d’y répandre des pesticides. Censées être au repos, ces zones abritent pourtant une vaste biodiversité.

La liste des auteurs et des 500 scientifiques signataires de cette tribune est en bas de l’article.


L’invasion de l’Ukraine par la Russie a créé une catastrophe humanitaire, tout en perturbant les systèmes énergétiques mondiaux et les marchés agricoles internationaux. L’Ukraine et la Russie sont les principaux producteurs mondiaux de blé, de maïs et d’oléagineux, ainsi que d’engrais et de carburant. Les exportations risquent d’être gravement perturbées par la guerre.

Le Moyen-Orient et l’Afrique, qui dépendent fortement des importations de céréales de la région, seront les plus touchés. La flambée des prix des céréales pourrait plonger des millions de personnes de ces régions dans la pauvreté et la faim. En réaction immédiate, les décideurs politiques devraient assurer des flux commerciaux agricoles ouverts et un soutien financier adéquat pour les programmes internationaux d’aide alimentaire.

Les chocs anticipés sur les marchés agricoles ont également suscité des suggestions à courte vue, comme l’abandon des pratiques agricoles durables qui font partie de la stratégie « de la fourche à la fourchette » de l’Union européenne, et l’augmentation des capacités de production céréalière européennes, en partie pour garantir l’approvisionnement en aliments pour animaux. Ces mesures ne nous rapprocheraient pas, mais nous éloigneraient davantage d’un système alimentaire fiable, capable de résister aux chocs futurs et de procurer des régimes alimentaires sains et durables.

Transformer les systèmes alimentaires actuels pour assurer la sécurité alimentaire

L’insécurité alimentaire mondiale trouve son origine non pas dans une pénurie de l’offre, mais dans de fortes inégalités économiques et une mauvaise répartition. La production alimentaire mondiale actuelle est plus que suffisante pour nourrir une population mondiale encore plus nombreuse. Cependant, les céréales sont données aux animaux, utilisées comme biocarburants ou gaspillées plutôt que fournies à ceux qui ont des moyens financiers limités.

Contrairement à ce que les discussions en cours pourraient laisser entendre, la sécurité alimentaire européenne n’est…

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Auteur: Reporterre