Ukraine : un an de guerre a ravagé la nature

Si la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine est une catastrophe pour les humains (près de 300 000 soldats et 7 000 civils tués), elle l’est également pour leur environnement. « La guerre pollue. C’est une évidence, mais cette pollution est très peu étudiée et documentée. C’est un angle mort », déclarait Bastien Alex, coauteur du livre La Guerre chaude (Presses de Sciences Po), à Reporterre. Il s’agit pourtant d’une bombe à retardement pour les Ukrainiens.

« Il est très difficile de quantifier à ce jour les dommages environnementaux provoqués par la guerre, notamment car les combats se poursuivent et que plusieurs régions sont encore occupées, déclare Céline Sissler-Bienvenu, représentante d’IFAW France dans un communiqué. Mais nous savons, grâce aux rapports du ministère, que plus de 300 millions de mètres carrés de terres ukrainiennes ont été polluées, ce qui est délétère pour les animaux et les personnes, et le restera longtemps après la fin de la guerre. »

« On manque de données pour recouper certaines informations, mais selon les chiffres délivrés par les autorités ukrainiennes, 3 millions d’hectares de forêts auraient été endommagés », témoignait Yehor Hrynyk, biologiste et membre du Groupe ukrainien de conservation de la nature, dans Reporterre l’été dernier. « Depuis le début de la guerre, plus de 1 000 feux de forêt ont été déclenchés en raison des combats, ce qui a généré 33 millions de tonnes de CO2 », abonde Charlotte von Croÿ, chargée de programme Secours d’urgence lors de catastrophes pour IFAW, dans un communiqué.

Une contamination de l’air, des sols et des eaux

Dès le 25 février 2022, au lendemain seulement de l’invasion russe, l’Observatoire des conflits et de l’environnement (CEOBS) dressait déjà un premier bilan – non exhaustif – des dégâts. Dans des dizaines de villes, des incendies sur des infrastructures militaires et des aérodromes avaient libéré « une pollution atmosphérique nocive » composée de gaz toxiques, de particules fines et de métaux lourds qui se sont répandus ensuite dans des zones où résident des civils – laissant craindre une contamination des sols et des cours d’eau.

Depuis, la situation ne s’est pas améliorée. Le 21 février 2023, les ONG Greenpeace Europe centrale et de l’est, et Ecoaction, ont publié une carte recensant des destructions environnementales causées par la guerre depuis un an. Sur près de « 900 cas identifiés », 30 « parmi les plus graves » y sont représentés : des incendies de dépôts pétroliers à Okhtyrka, à Kharkiv, ou encore à Lviv ; une destruction de réservoir d’eau à Oskil ; une destruction d’usine proche de…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Justine Guitton-Boussion Reporterre