« Ultras », « violents »… Ces médias qui criminalisent les écologistes

Mercredi 9 et jeudi 10 novembre, les Unes de la presse hebdomadaire ont tiré à boulets rouges contre les militants écologistes. Le Point : « Écolos ultra-radicaux, jusqu’où la violence ? Enquête sur un mouvement qui rejette la voie démocratique » ; L’Express : « Quand l’écologie se saborde » ; Marianne : « Les écolos radicaux : leur projet, leurs réseaux, leur agenda. Enquête » ; Paris Match : « Écolos ultras, génération coup de poing » ; Valeurs actuelles : « Les bouffons du climat », et enfin Le Figaro : « La montée des violences de l’écolo-gauchisme ».

 

Leurs choix lexicaux et iconographiques interpellent Damien Deias, chercheur en sciences du langage au Centre de recherche sur les médiations (Crem) de l’université de Lorraine : « La Une du Point fait penser à une scène de guerre, on y voit un militant habillé de noir face à un camion en feu. » Marianne a fait le choix d’une photographie au milieu des lacrymogènes, d’un bandeau rouge soulignant le terme « radicaux » accolé aux « écolos » et d’un schéma cartographique fléché qui évoque au chercheur la description « des mouvements criminels ou mafieux. On a l’impression qu’on traite d’un réseau obscur, dont les projets sont à définir ».

« Le Figaro » compare les militants aux révolutionnaires d’Action directe

Au cœur des magazines, le contenu des articles est à contrepoint des couvertures. Certains journalistes ont fourni un travail conséquent pour comprendre et présenter les mécanismes des luttes écologistes. « Ce qui me frappe, c’est que les articles sont à chaque fois plus mesurés, et plus nuancés que ce que laissent supposer les Unes, observe Daniel Schneidermann, fondateur d’Arrêt sur images et critique des médias. C’est un phénomène fréquent. La rédaction en chef fait une Une sensationnaliste, qui ne traduit pas du tout les pages intérieures. » Exception faite de Valeurs actuelles et du Figaro. Si l’hebdomadaire d’extrême droite, propriété de l’industriel Iskandar Safa, fait intervenir des intellectuels conservateurs sans compétences sur les luttes écologistes, le quotidien du groupe Dassault a pris le parti de présenter les militants sous le prisme criminel.

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre