Ultraviolence policière à Sainte-Soline

Nous avons reçu ce témoignage d’une médecin urgentiste présente lors de la manifestation de Sainte-Soline samedi 25 mars. Elle décrit le déchaînement de violences de la police, les corps blessés, meurtris, mutilés et les secours empêchés. Deux personnes sont désormais dans le coma et réanimation neuro-chirurgicale.

Pour davantage de contexte, voir notre article : Ce qu’il s’est passé à Sainte-Soline

La marche de printemps

Départ du camp vers 11H. Trois cortèges marchent à travers champs.

Le premier cortège nous annonce qu’il n’y a aucun barrage des forces de l’ordre sur le parcours. Ils gardent la bassine. Un vulgaire trou recouvert de béton. Ils la gardent comme une forteresse. Ils auraient même creusé une tranchée de 8 mètres de profondeur et un talus de plusieurs mètres de hauteur sur tout le tour de la bassine pour la rendre inaccessible. Les douves du château fort. Le cortège au sein duquel je me trouve est joyeux, les manifestants marchent dans la boue, champ de colza, premières fleurs du printemps.

Arrivée à proximité de la méga bassine

Les cortèges se retrouvent. Ils fusionnent. Une marée humaine. La victoire d’être si nombreux. 20 000, 25 000, 30 000 personnes impossible d’estimer.

On aperçoit les forces de l’ordre soigneusement disposées autour du bassin, enceinte de camion de gardes mobiles, plusieurs blindés. Une colonne de Quads avec un binôme de gardes mobiles dessus. Certains auraient vu la cavalerie. Personne n’est inquiet à cet instant. Que peuvent-ils faire contre cette foule hétéroclite et déterminée.

Un instant je me demande pourquoi les forces de l’ordre sont là. Ils ont creusé une tranchée de 8 mètres de profondeur et un énorme talus. La bassine nous est inaccessible. Je me demande pourquoi la présence de toute cette artillerie est nécessaire. Qu’aurions-nous fait en leur absence ? J’en discute avec un.e ami.e on se dit qu’ils font de la lutte contre les méga-bassines un symbole de l’autorité de l’état.

Premiers gaz

Je suis venue manifester avec une bande d’ami.e..s, je marche avec une copine. Dans mon sac à dos des compresses du désinfectant, des antalgiques, des bandes, des pommades anti-inflammatoires, quelques kits de sutures si nécessaire pour l’après. Nos expériences de manifestations des dernières années nous ont appris qu’il fallait s’équiper en matériel de secourisme. Je ne me suis pas identifiée comme « MEDIC » officiel. Mais il me semble évident d’avoir un minimum de matériel, au moins pour les…

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Auteur: dev