Un 1er mai somme toute normal

Que serait un 1er mai sans les ballons de la CGT, les nuages de lacrymos et les brins de muguet ? En cette fête des travailleurs, Bernard Chevalier s’est baladé dans le cortège parisien.

Mercredi 1er mai 14 h
Je sors de chez moi et je tombe
rue du château d’eau
sur une fanfare de tambours
Je les suis
Passé le cordon rouge et blanc
un tambour lance La rue elle est à qui
et on reprend
A nous à nous à nous
Ça faisait un bail
Et ça fait plaisir
Avant Répu contrôle des sacs
j’esquive
Derrière moi sur le Magenta
ça afflue de partout et ça chante
On est là même si Macron le veut pas
Nous on est là

Le refrain des gilets jaunes
effronté insolent insistant
usé mais tellement résistant
Roulements de tambours
Du monde devant le stand LFI
Contre la casse sociale Pour la Paix
Une petite foule massée pour l’écouter
Plus fort Jean-Luc on t’entend pas
Pas loin le stand clairsemé des écolos
Quelques élus avec écharpes tricolores
et Maryse cool avec un gosse
tout ça sympatoche un poil décalé
Et puis des stands de partis d’opposition
de pays d’ailleurs
un immense banderole aux effigies glorieuses
de Marx Engels Lénine Staline
d’un parti révolutionnaire turc inconnu
et entre deux arbres le portrait géant du kurde Öcalan
qui croupit depuis vingt-cinq ans sur l’île-prison d’Imrali
dans la mer de Marmara m’apprend l’ami wiki
Respect et fuck Erdogan
Foule compacte boulevard du Temple
Je l’évite en passant par la rue Amelot
que remonte une fanfare à vent
à la musique entraînante
Je la suis
Via la rue de Crussol je retrouve
la manif sur le boulevard
et tombe sur les troupes de LO
Une vieille militante me tend un tract
qui m’apprend qu’à leur fête à Presles
il y aura village médiéval et acrobranche
Toujours beaucoup de monde
On avance pas à pas même sur les trottoirs
Mais je veux manifester pas défiler
surtout pas derrière un ballon qui empêche de voir
Alors de nouveau…

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Auteur: dev