La Bérarde (Isère), reportage
Les seaux se passent de main en main, le long d’une véritable chaîne humaine au pied du lac glaciaire de Bonne Pierre, à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau en surplomb du hameau de La Bérarde. Un an jour pour jour après la destruction du hameau, une quinzaine d’habitants de La Bérarde, de Saint-Christophe-en-Oisans et de la vallée du Vénéon ont fait l’ascension le 21 juin jusqu’au glacier de Bonne Pierre, dont la vidange l’an dernier a été un facteur déterminant de la catastrophe. Objectif : « vider » symboliquement le lac à l’aide de seaux, pour montrer qu’il est possible d’agir pour réduire les risques d’origine naturelle.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 2024, 300 000 m3 de roches et de boues, et 1 million de m3 d’eau ont ravagé en quelques heures ce hameau du village de Saint-Christophe-en-Oisans, en Isère, aux portes du parc national des Écrins. Le torrent des Étançons, qui contournait les habitations par le haut du village, a débordé de son lit et l’a submergé, après que le lac du glacier de Bonne Pierre s’est brutalement vidé, son volume se rajoutant aux pluies et à la fonte des neiges.
Un an après, le niveau du lac glaciaire est très bas : l’eau s’est écoulée progressivement depuis la fin de l’hiver. Laurent Soullier, porte-parole du collectif Bérarde Oisans Haut-Vénéon, se veut optimiste : « Cela nous permet de voir que le lac a aujourd’hui quasiment disparu, et c’est une très bonne nouvelle. »
Avec leur action symbolique, les membres du collectif veulent souligner l’incohérence, selon eux, entre les mesures encore en vigueur, à savoir l’interdiction totale d’accès au hameau de La Bérarde, et la situation qui leur semble plus rassurante aujourd’hui.
De leur côté, les autorités le martèlent : « Ce n’est pas parce que le niveau du lac glaciaire est bas que le risque est supprimé », souligne…
Auteur: Martin Champon, Raphaëlle Lavorel