« Un autre monde est possible » : la démonstration de force de Mélenchon

Paris (Île-de-France), reportage

« Une personne qui décide pour 67 millions d’autres, ça ne peut plus durer ! » L’ambiance était au changement, dimanche 20 mars. Plus de 100 000 personnes — selon les organisateurs — ont répondu à l’appel de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), en marchant dans les rues de Paris « pour une VIᵉ République ».

C’est un aspect central du programme du candidat insoumis à l’élection présidentielle. S’il est élu le 24 avril, Jean-Luc Mélenchon veut organiser un référendum sur la modification de la Constitution actuelle — elle date de 1958 — et mettre en place une Assemblée constituante, qui serait chargée de rédiger un nouveau texte, plus moderne.

Michel est monté à Paris depuis Béziers, dans l’Hérault, pour participer à cette marche. © Mathieu Génon / Reporterre

Un projet qui séduit. Sous le soleil du mois de mars, plusieurs pancartes siglées « Changer de République pour un vrai système démocratique » s’élevaient au-dessus de la foule de manifestants. « Le système actuel ne convient plus ! » lançait Lisa, étudiante en anglais de 19 ans, en milieu de cortège. « On est dans un régime conçu de telle façon qu’il produit de l’autocratie », estimait aussi Michel, 34 ans. Ce travailleur social, venu dans la capitale depuis Béziers (Hérault), comptait sur ses doigts les « dénis de démocratie » de ces dernières années : « L’inscription de l’état d’urgence dans la loi générale, la gouvernance par ordonnances, la répression des manifestations… »

Quelques mètres plus loin, Annabelle, 37 ans, faisait les mêmes calculs. « L’utilisation du 49.3 [article de la Constitution qui permet l’adoption d’une loi sans la faire voter], les conseils de défense sanitaire où tout se décide à huis clos… Les institutions verrouillent tout. Peu importe le président, on a toujours une république monarchique », déplorait cette professeure de français. D’où la nécessité, selon les manifestants, de ne pas seulement changer de chef de l’État, mais aussi de changer de Constitution. Et surtout, de manière de gouverner.

Consulter le peuple

« Les députés et les sénateurs n’ont plus voix au chapitre aujourd’hui. Ils ne peuvent que modifier à la marge puis entériner des décisions du président ou du Premier ministre », affirmait Jean-Yves, retraité de 60 ans venu « du fin fond de l’Indre-et-Loire » pour l’occasion. S’appuyant sur sa canne, il expliquait avec vigueur son…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre