Un avertissement sur Jarry poète adressé à une ville de France, ce 8 septembre 2023

« Les joujoux sont des leurres, pour que nous ne dépecions point de grandes proies… »

Jarry

La ville de Laval, aux flancs de sa rivière (la Mayenne), se targue de devenir très bientôt une ville de culture et, comme elle s’en prévaut dans la presse, candidate même en ce sens à un certain label. À cette fin, des édiles spéciaux chargés de la mission de candidature par la ville mettent soudain en avant des figures « culturelles » que les fichiers d’état civil, en mairie, attestent formellement y être nées un jour : Rousseau Henri, peintre et douanier, par exemple, un 21 mai ; ou Jarry Alfred, écrivain, un 8 septembre.

Nous avertissons la ville de Laval que l’écrivain en question, dont soudain on voudrait faire de la sorte un héros, était un être opiomane ; plagiaire ; incestueux ; paroxyste ; misogyne (à un rare degré) ; adversaire farouche (pour de très explicites raisons) du suffrage universel ; homophobe ; antisémite ; et aimant-les-enfants.

Si la ville de Laval par conséquent souhaite avoir quelque chance de succès dans la course au label qu’elle entreprend, nous ne saurions trop conseiller à ses édiles de laisser Jarry hors de la partie – de ne pas trop s’appesantir en leur communication sur la commémoration de ses 150 ans (lui qui n’en eut et n’en aura jamais plus de 34…) ; et de se focaliser sur les valeurs plus sûres, plus saines, de leur projet « culturel ». On sait ce dont est capable, de nos jours, une levée de boucliers de bien-pensants sur les questions féministes, juives et antisémitiques, pédophiliques, hygiéniques et comportementales. Et l’on a vu pour moins des images vitement ruinées.

Alors nous demandons à la ville de Laval – pour être un peu plus clairs en conclusion de notre petit mot qu’en son commencement – de ne pas toucher à Jarry de la sorte (c’est-à-dire pour sa communication) (c’est-à-dire pour sa politique). Et la…

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Auteur: dev