La purge était annoncée. Plusieurs médias nous avaient informés que le ministre de l’Économie serait « porteur de mauvaises nouvelles » au JT de TF1, ce dimanche soir. Depuis plusieurs mois, toutes les institutions économiques, jusqu’à la Banque de France, jugeaient trop optimiste le taux de croissance (1,4 %) sur lequel le grand chef de Bercy a bâti le budget du pays. Dimanche, donc, Bruno Le Maire a révisé la croissance 2024 à la baisse, à 1 %, mais maintenu l’objectif de réduction des déficits publics à 4,4 %.
Taxer les superprofits aurait rapporté entre 8 et 12 milliards pour la seule année 2023, selon Oxfam.
Pour y parvenir, le gouvernement va mettre l’État à la diète : « Nous dépenserons [sic] dans les jours qui viennent 10 milliards d’euros en moins sur les dépenses de l’État », a-t-il déclaré. Il est problématique que les parlementaires ne soient pas consultés sur ce plan d’économies drastique. Le gouvernement a en effet décidé de procéder par voie réglementaire, deux mois à peine après l’adoption, à coups de recours à l’article 49.3, du projet de loi de finances dont cette brusque révision révèle l’insincérité initiale.
Pour trouver ces 10 milliards manquants, il y aurait pourtant matière à discussion. Une taxation des superprofits, obstinément refusée par Bruno Le Maire, « aurait rapporté entre 8 et 12 milliards pour la seule année 2023 sur les profits de 2022 », note Layla Yakoub, d’Oxfam France. Elle rappelle également que des « niches fiscales sur les droits de succession, qui bénéficient largement aux ultras riches, représentent un manque à gagner pour l’État entre 8 et 11 milliards par an ». 10 milliards, pointent d’autres observateurs, c’est exactement le montant annuel de la baisse d’impôts accordée aux grandes entreprises en 2021, sans avoir démontré la création d’un seul…
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Auteur: Michel Soudais