Un cran de plus dans l'offensive réactionnaire — Patrick LE HYARIC

A la recherche d’une hégémonie culturelle pour accéder au pouvoir, l’extrême droite est entrée dans une guerre de position, cherchant à sceller, par une bataille idéologique de tous les instants, l’alliance entre une partie du bloc populaire, que l’élection et la politique de M. Macron a renforcé et homogénéisé, et la bourgeoisie la plus réactionnaire, garante des intérêts capitalistes. C’est, on le sait, la stratégie qui fut celle du fascisme. Celui-ci ne ressemblerait sûrement pas au précédent, tant l’emprise du capital internationalisé est forte et cornaque les initiatives politiques. Mais il ne sera pas pour autant plus doux.

Dans les guerres de positions, mieux vaut choisir et préparer son terrain. C’est ce à quoi s’emploie l’extrême droite qui profite d’une bienveillance médiatique ahurissante pour avancer ses pions.

La tribune d’une poignée de généraux de seconde section qui n’ont reçu leur grade que par la grâce de leur mise en retraite – restant ainsi sous l’autorité de l’institution militaire – en témoigne.

Publiée le jour du 60ème anniversaire de la tentative du putsch d’Alger, le but d’une telle tribune publiée dans un magazine de la droite extrême, puis consciencieusement mise en scène par voie de presse dès lors qu’elle avait le soutien de la cheffe de l’extrême droite, est de participer au climat général déjà bien déporté au-delà des frontières de la droite que nous avions connu depuis la Libération. Puis, il n’a d’ailleurs pas fallu attendre longtemps pour qu’un institut sonde l’opinion publique sur le contenu d’un texte qu’une infime minorité aura lu. Et les plateaux télévisés d’embrayer en invitant la fine fleur de la réaction disserter sur les « hordes des banlieues ».

Autrement dit, des éditorialistes stipendiés nous répètent que cette tribune n’est qu’un fait marginal, pour aussitôt la propulser au cœur de l’actualité. Le paysage est planté.

C’est ici, à mon sens, que se situe le cœur du sujet, dont l’importance tient moins au contenu et aux rédacteurs de cette tribune – vieilles badernes en retraite sans grand poids sur l’institution militaire – qu’au climat qu’elle a vocation à créer dans le pays.

Disant cela, je ne minore en rien le danger que représente l’appel à l’armée d’active, véritable forfaiture qui témoigne de la hargne factieuse des signataires qui ont semblé vouloir mettre leurs pas dans ceux de l’OAS. Je ne minore pas non plus l’importance du vote…

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Auteur: Patrick LE HYARIC Le grand soir