Après des notes sur l’invasion de l’Ukraine et une réflexion sur L’anschluss de la RDA, voici le troisième opus des Carnets de guerre de Jean-Marc Royer. Cette fois, il est question du danger nucléaire en Ukraine – à Zaporijia mais aussi ailleurs.
Dans un premier « Carnet de Guerre », nous avions esquissé une brève histoire des rapports de l’Otan et du pacte de Varsovie. Nous rappelions les « engagements » des uns et des autres au moment de la Perestroïka/Glasnost et vis-à-vis de l’Ukraine, après la dissolution de l’URSS. Encore que dans ce domaine tout un travail de dépouillement des archives reste à faire. Nous avions ensuite débuté une chronologie des évènements depuis avril 2021, ce qui nous avait entraîné au rappel des huit guerres engagées par le clan Poutine depuis 1999. Car l’échec de l’armée russe devant Kiev étonnait : Poutine allait-il rester le maître de l’escalade malgré cette déroute ? Mais dans cette analyse du terrain militaire, il était apparu que la question nucléaire devait être examinée de près, et sous ses multiples aspects, ce que nous avions commencé à faire.
Dans le second Carnet de Guerre, nous revenions sur un point de bascule fondamental de l’histoire contemporaine : la « révolte volée des Allemands de l’Est en 1989 » que l’on pourrait aussi appeler « l’Anschluss de la RDA par le capital ouest-allemand » ou plus exactement, « le point d’orgue de la contre révolution internationale des néolibéraux débutée en 1973 au Chili », une série d’évènements que l’idéologie vient recouvrir en la dénommant « chute du mur de Berlin ». On le sait depuis l’invention de l’écriture cunéiforme : l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs.
Dans ce troisième Carnet, une des dimensions nucléaires de cette guerre, mais pas la seule, nous a obligé à revenir de plus près à ce qui se passe dans la centrale de Zaporijia, tant la médiocrité du bavardage médiatique est indigne à ce sujet. Encore cela n’est-il qu’une des dimensions nucléaires de cette guerre, un autre résidant dans les conséquences du fait que les stratégies d’emploi « des armes nucléaires de théâtre » ont changé, aussi bien aux Etats-unis en 2019, qu’en Russie en 2021. Ainsi cela invalide-t-il l’increvable postulat de la dissuasion nucléaire auquel s’accrochent encore tous les pays qui possèdent cette arme. Il est vraiment minuit moins deux dans le siècle !
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Historiquement, la banalisation du mal occidental s’est…
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Auteur: lundimatin