Un diplôme d'excellence « pour un monde durable » financé principalement par la BNP, grand argentier des pétroliers

C’est l’aboutissement d’une lutte de trois ans menée par plusieurs dizaines d’étudiantes et d’étudiants. Ils et elles refusaient que leur université crée une formation axée sur le développement durable avec des fonds privés, venant notamment de la banque BNP Paribas. La mobilisation a conduit à un jugement du tribunal administratif de Paris, le 22 avril, obligeant l’université Paris Sciences et Lettres (PSL) à communiquer les montants apportés par tous les mécènes participant au financement de cette formation.

Les chiffres n’étonnent que peu les connaisseurs du dossier, mais sont aujourd’hui officiellement publics. La banque BNP Paribas finance ce diplôme à hauteur de huit millions d’euros sur six ans minimum. L’autre financeur privé, l’entreprise de gestion immobilière Foncia, accorde 300 000 euros sur trois ans. BNP Paribas est donc le financeur quasi exclusif de la licence, contrairement à ce qu’avait affirmé l’université depuis trois ans.

Des étudiants dénoncent du « greenwashing pur et dur »

Le 18 décembre 2018, à la veille des vacances de Noël, la banque BNP Paribas publiait une vidéo sur YouTube. Alain Fuchs, président de PSL, et Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, y annonçaient la création dès septembre 2019 de ce qui s’appelle alors la « School of Positiv Impact » (« école d’impact positif »), une formation pluridisciplinaire de niveau licence, avec pour mécène unique la BNP Paribas. « Il nous faut recruter des jeunes talents qui soient formés aux problématiques de développement durable et qu’ils puissent nous inspirer au sein même de l’entreprise », justifie le directeur général de la banque dans la vidéo.

School of positive impact

Capture d’écran de la vidéo YouTube publiée pour annoncer la création de la School of positive impact.

La publication de cette vidéo passe mal auprès des étudiants. « Quand on apprend que la BNP, la banque française la plus polluante, va financer une licence sur l’écologie dans une université publique, on se dit que quelque chose ne va pas », explique Léo*, un ancien étudiant de PSL. Selon le rapport annuel « Banking on Climate Chaos » réalisé par sept ONG et publié en mars dernier, la BNP Paribas est la dixième banque au niveau mondial qui investit le plus dans les énergies fossiles, et la première française.

Face à cette incohérence, et pour dénoncer ce qu’ils nomment être du « greenwashing pur et dur », plusieurs étudiants, qui…

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Auteur: Pierre Jequier-Zalc