Un échangeur autoroutier des JO à côté d'une école ? Les parents se rebellent

« Éteins ton moteur, respire le bonheur » : vendredi 7 mai, avant 8 heures, des militants écologistes du collectif La rue est à nous — animé par Alternatiba Paris — ont neutralisé la circulation automobile sur le boulevard de la Libération, à Saint-Denis. Les activistes dénonçaient la pollution autour du groupe scolaire Pleyel Anatole France. En vue des Jeux olympiques 2024, un échangeur autoroutier doit être construit à proximité de l’école.

Une cinquantaine d’activistes se sont assis sur l’asphalte, bloquant les voitures, et ont rapidement bâti un square, au milieu de la route avec des arbres en carton. Les forces de police, déjà sur place, les ont enlevés en moins de dix minutes. Les militants se sont repliés devant l’entrée de l’école, où ils ont accueilli les enfants avec des marelles et des masques en papier.

« Ici, sept cents élèves de maternelle et de primaire seront pris en étau par un échangeur, empoisonnés chaque jour par la pollution de dizaines de milliers de véhicules. Ce projet est inconcevable », a déclaré à Reporterre Hamid Ouïdir, parent de deux enfants scolarisés dans l’école, et membre de la Fédération des conseils de parents d’élèves du 93 (FCPE 93).

En octobre 2020, la justice administrative a validé la construction de cet échangeur à proximité du groupe scolaire pour desservir le futur « Village des athlètes », qui concourront lors des Jeux olympiques 2024. Les sportifs pourront ainsi arriver à l’heure au Stade de France ou au futur stade aquatique olympique. À quel prix ? « Le quartier est déjà pollué et envahi de voitures, mais comme si ça ne suffisait pas, deux nouvelles bretelles d’insertion et de sortie de l’A86 vont être construites », explique Hamid Ouïdir. Ces deux axes s’ajouteront aux deux bretelles déjà existantes à proximité de Carrefour Pleyel, et une troisième doit être transformée en voie à double sens.

La cinquantaine d’activistes avait apporté des arbres en carton.

« La vie de nos enfants, ceux du 93, est moins importante ? »

« Aurait-on l’idée de faire pareil à Paris ?, interroge Chafiaa, mère de deux élèves du groupe…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre