Un écolo perturbe le match PSG-OM : « Je devais alerter les gens »

Loïc a 32 ans. Primo militant écologiste, il a tenté de s’accrocher aux cages de but lors d’un match de Ligue 1, opposant le Paris Saint-Germain (PSG) à l’Olympique de Marseille (OM). Une action organisée par le collectif Dernière rénovation, créé il y a quelques mois pour exiger au gouvernement de financer la rénovation des logements des ménages en situation de précarité énergétique.


Reporterre — Avant ce 16 octobre, jamais vous n’aviez participé à une action de désobéissance civile. Quels sentiments vous ont traversé à l’approche du stade ?

Loïc — Les jours précédant l’action n’ont pas été les plus sereins de ma vie. J’ai rarement connu des périodes de stress aussi intenses. Il faut dire que je suis un primo militant. Il y a quelques mois encore, je n’avais jamais mis les pieds dans une manifestation.

Juste avant de pénétrer sur la pelouse, j’ai eu une sorte de moment de lucidité. Je me suis dit : « Qu’est-ce que tu fais là ? Rentre chez toi ! Ne saute pas cette barrière. » J’ai pensé à ma mère et ma petite sœur, qui sont ce que j’ai de plus cher au monde. Or, on court vers un avenir où elles ne seront plus en sécurité. Un avenir où les calanques de Marseille, dans lesquelles j’ai tant vadrouillé avec mes amis, sont vouées à disparaître. Ce n’est pas en restant sagement assis dans les gradins que je sers à quelque chose. Il fallait que je fasse tout mon possible pour alerter les gens, les éveiller et les pousser à rejoindre la résistance civile.

Alors à ce moment-là, fini l’hésitation. Dès que j’ai franchi la barrière, j’ai senti que j’étais exactement là où je devais être. Je n’avais pas un seul regret. La pression s’était envolée instantanément.

Vous êtes finalement parvenu à fouler la pelouse du Parc des Princes, mais au moment de vous accrocher aux cages du gardien, les agents de sécurité vous ont rattrapé…

Oui. Ils m’ont immédiatement sorti du stade et emmené auprès de la police. J’ai ensuite été placé en garde à vue pendant près de quarante heures. Ils m’ont transféré de commissariat en commissariat jusqu’à ce que je finisse au…

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Auteur: Emmanuel Clévenot Reporterre