Un grand moment de propagande à France Inter le 18 janvier 2023 — Philippe ARNAUD

Ces remarques se rapportent à l’émission de France Inter du mercredi 18 janvier, entre 8 h 20 et 8 h 43. Les deux animateurs, Nicolas Demorand et Léa Salamé, recevaient Jérôme Fourquet, de l’IFOP, et Adélaïde Zulfikarpasic, de BVA, pour analyser le rapport des Français à la réforme des retraites.

Cette émission fut un grand moment de propagande, où les deux journalistes et leurs invités se sont efforcés de légitimer cette réforme et de décourager les Français de se mobiliser contre elle. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que, les uns et les autres, ils procédaient à cette opération, comme Le Monde diplomatique et Acrimed (entre autres) l’ont relevé à plusieurs reprises.

Au début, Adélaïde Zulfikarpasic, interrogée par Nicolas Demorand sur la possibilité que la mobilisation tienne dans la durée, ou qu’il y ait une explosion sociale, évoque les autres causes potentielles d’explosion sociale (l’inflation, le pouvoir d’achat, les négociations salariales, les gilets jaunes…) et conclut ainsi : « tous les voyants sont au rouge pour qu’il y ait une mobilisation… » Curieuse formulation ! En effet, lorsque les voyants sont au rouge, c’est que tout s’arrête, que tout est immobilisé, que rien n’avance plus. Or, si la mobilisation (c’est-à-dire le mouvement) démarre, il faut que les voyants soient, au contraire, au vert ! Il semblerait que, la directrice de BVA, répugne à associer le vert, couleur positive (couleur de la végétation, couleur du signal de départ…) à une mobilisation sociale contre l’autorité, le gouvernement, le patronat, les hiérarchies sociales. D’où cette inversion du sens du rouge – qui renoue néanmoins avec la vieille tradition qui voulait qu’avant de se révolter, les classes populaires, jadis, commençaient par hisser le drapeau rouge…

Léa Salamé : « La lassitude, la résignation, c’est le pari que fait Emmanuel Macron, qui pense, en gros, que les Français sont trop fatigués pour faire comme par le passé. Est-ce un pari réaliste, à votre sens ou il y a une opposition forte à ce projet, et est-ce que cette opposition est grandissante au fil des jours ? »

Remarque 1. La question de Léa Salamé donne l’impression qu’elle se place dans la peau d’Emmanuel Macron et qu’elle espère que les Français ne vont pas se mobiliser comme par le passé, ni fortifier leur opposition au fil des jours.

Jérôme Fourquet : « Ce qu’on constate, c’est qu’il y a une forme de stabilité sur le soutien et la sympathie au mouvement de grève et de…

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Auteur: Philippe ARNAUD Le grand soir