Un journalisme transfrontière pour combattre la haine et le cynisme

L’édito international d’Ivan du Roy. Pour découvrir notre revue de presse « Chez les indés – International », inscrivez-vous ici.

Notre newsletter internationale du 24 février se place sous le signe des frontières. Et du cynisme le plus obscène – et lucratif. Nous vous emmenons d’abord pas très loin, dans le port d’Amsterdam. Sur un discret quai géré par une société privée, les marins qui y chantent sont russes. Quasiment chaque nuit, des chaluts de la flotte industrielle russe y débarquent leurs tonnes de poissons. Oui, vous avez bien lu, malgré le régime de Poutine, malgré la guerre en Ukraine, malgré les sanctions, l’Union européenne – et les Pays-Bas – continuent de commercer avec le Kremlin et ses oligarques, achetant par centaines de millions d’euros du poisson pêché en mer de Barents.

Des rentrées d’argent pour Poutine qui contribueront à alimenter son effort de guerre contre l’Ukraine. C’est un média d’investigation, Follow The Money, qui a enquêté sur ce business qui, non seulement enrichit le régime de Poutine, mais contribue aussi à dévaster les fonds marins. Une partie des poissons sont transformés sur place pour approvisionner ensuite les grandes surfaces, une autre partie part vers le Portugal ou le Royaume-Uni.

Nous voyageons ensuite de l’autre côté de la Méditerranée orientale, au Proche-Orient, et plus précisément à Rafah, l’unique poste-frontière « ouvert » entre la Bande de Gaza, assiégée et bombardée par Israël, et l’Égypte. Le voyage sur les quelques mètres qui séparent l’enfer de la bande de Gaza en ruines et l’asile égyptien est sans doute devenu l’un des plus cher du monde : entre 4500 et 10 000 dollars par personne pour franchir le point de passage.

Ce sont des agences de voyages égyptiennes qui pratiquent ces tarifs exorbitants. Dans leur ombre, un homme d’affaires égyptien lié aux services de renseignement du pays, et qui…

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Auteur: Ivan du Roy