Un mois sans pluie : la sécheresse menace déjà l'agriculture

Des lacs à moitié vides en Dordogne, des rivières à sec dans le Var, des sols craquelés en Occitanie… Nous ne sommes qu’en février, mais la France a déjà des petits airs de désert. La pluie n’est pas tombée sur le pays depuis le 21 janvier. « Nous en sommes à trente jours sans précipitation significative », alerte Thierry Offre, climatologue à Météo-France. Du jamais vu en cette période. Cela pourrait avoir de lourdes conséquences pour les plantes et l’agriculture.

Cette situation exceptionnelle s’explique par la présence d’un anticyclone au-dessus de la France, qui repousse les perturbations hors de notre territoire. Elle s’inscrit cependant dans un contexte de manque de pluie récurrent : le pays subit depuis plus d’un an et demi une sécheresse météorologique « préoccupante », selon Météo-France. À l’exception de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022, tous les mois depuis août 2021 ont été déficitaires en pluie. 2022 se classe, globalement, à la deuxième place des années les moins arrosées depuis le début des mesures, en 1959. Février 2023 pourrait également pulvériser les records, selon Thierry Offre.

S’il est encore trop tôt pour établir un lien de causalité entre cet épisode précis et le réchauffement climatique, le risque d’augmentation de la fréquence et de l’intensité des épisodes de sécheresse en raison de la hausse des émissions de gaz à effet de serre a déjà été mis en exergue par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), rappelle Thierry Offre. « On est en plein dedans », estime le climatologue.

Cette sécheresse hivernale tombe au plus mal : dès janvier, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) avait émis une alerte sur la situation critique des nappes phréatiques. Plus des trois quarts d’entre elles se trouvaient sous les normales mensuelles, « avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas ».

Vers une année noire pour l’agriculture

Les précipitations enregistrées ces dernières semaines n’ont pas permis de renverser la vapeur. Les conséquences pour l’agriculture et la végétation pourraient être sévères. « L’hiver est une période de recharge, explique à Reporterre le consultant et docteur en agroclimatologie Serge Zaka. La pluie qui tombe n’est pas…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Hortense Chauvin Reporterre