Un monde hostile

Depuis l’abominable attentat perpétré contre Samuel Paty par un criminel fanatisé, un certain nombre de micro-événements s’amoncellent, formant une sorte de tas. On est d’abord tenté de passer son chemin. Un minimum d’analyse permet toutefois d’identifier une structure. A condition de porter sur ce tas un regard instruit, objectif et analytique, on repère en effet au moins quatre forces en présence.

La première, c’est évidemment le criminel fanatisé, plus exactement les criminels fanatisés. Ils peuvent être musulmans, comme l’assassin de Samuel Paty, ou les frères Kouachi, assassins de la rédaction de Charlie Hebdo en 2015, ou Coulibaly, l’assassin de l’Hypercasher le jour suivant, ou encore Mohamed Merah en 2012, prenant notamment pour cible un père de famille juif et ses deux bambins. Mais ils peuvent être aussi bien chrétiens et plus efficaces encore en termes de carnage, puisqu’en 2019 Brenton Tarrent, prenant d’assaut deux mosquées de la ville de Christchurch en Nouvelle Zélande, fait 51 morts, et qu’en 2011 Breivik assassinait 77 personnes en Norvège, pour ne rien dire des psychopathes qui défraient régulièrement la chronique aux Etats-Unis. L’islamiste de Nice le 14 juillet 2016, à bord de son camion, a cependant fait pire encore que Tarrent ou Breivik : 86 morts. Et les terroristes du Bataclan, hommes de Daesh, armés jusqu’aux dents, entraînés, quasi professionnels, ont assassiné froidement 137 personnes. Les criminels fanatisés se recrutent également parmi les Juifs : en 1994, Baruch Goldstein assassine à Hébron 29 Palestiniens qui priaient dans une mosquée située à l’emplacement du caveau des patriarches. L’appartenance religieuse du psychopathe peut varier, mais le procédé est le même : un homme armé prend pour cible un groupe désarmé afin de faire un maximum de victimes. Kouachi, Tarrent, Goldstein, autant de criminels fanatisés dont quiconque est sain d’esprit…

Auteur: lundimatin
La suite est à lire sur: lundi.am