Un nouvel accident industriel majeur passé sous silence en région parisienne

Eaux usées cc0 Ivan Bandura, août 2018.

Le SIAAP, créé en 1970, transporte et dépollue chaque jour, dans ses six usines d’épuration, près de 2,5 millions de m3 d’eaux usées — domestiques, pluviales, industrielles — dont 1,5 million est acheminé vers l’usine Seine aval, implantée depuis plus de 50 ans dans la plaine d’Achères.

C’est le premier donneur d’ordres européen dans le domaine de l’environnement, avec un budget annuel d’1,2 milliard d’euros. Déjà, en juillet 2019, sur le même site, un incendie qui avait détruit l’unité de clarifloculation avait soulevé nombre d’interrogations.

Un autre accident majeur a ensuite affecté une autre usine du SIAAP, située à Colombes, le 29 avril dernier. Un incendie a entraîné l’arrêt total de la production et des rejets de près de 300 000 m3 d’eaux usées, non traitées, dans la Seine. Là encore, le SIAAP avait passé l’accident sous silence.

Cette fois-ci ce n’est que dix jours plus tard — le 21 octobre — que le SIAAP s’est enfin décidé à signaler l’incident aux services de l’État, qui n’ont pas davantage cru bon d’en informer riverains et élus…

Un silence singulier quand on sait que le Plan particulier d’intervention (PPI) de cette station d’épuration, la plus grande d’Europe, englobe les trois communes sur lesquelles se trouvent les 600 hectares de l’usine (Saint-Germain-en-Laye, Achères et Maisons-Laffitte), mais aussi une commune limitrophe dans les Yvelines (Conflans-Sainte-Honorine) et quatre autres dans le Val-d’Oise (Herblay, La Frette-sur-Seine, Cormeilles-en-Parisis et Montigny-lès-Cormeilles).

« Le directeur du SIAAP aurait, je dis bien aurait, appelé le maire d’Herblay pour le prévenir de l’incident. Cela serait le seul, il ne m’a pas prévenu alors que le SIAAP est situé dans les Yvelines et qu’en tant que sous-préfet, j’ai la responsabilité opérationnelle de ce site Seveso. L’exploitant n’a pas prévenu les maires. Dans les Yvelines, personne n’a été mis au courant. » déclarait le 10 novembre dernier au site Actu.fr Jehan-Éric Winckler, sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye.

La version du SIAAP

Le syndicat a finalement expliqué que dans la nuit du 9 au 10 octobre, entre minuit et 5 heures du matin, un dégagement de biogaz a eu lieu dans l’un des vingt digesteurs de boues de l’usine, conséquence d’un dysfonctionnement mécanique survenu sur une vanne dite « de chasse », qui permet d’évacuer plusieurs fois par jour, dans un…

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Auteur: Marc Laimé