Le 21 septembre dernier se tenait au cinéma Diagonal à Montpellier, l’avant-première du film “Un pays qui se tient sage” réalisé par David Dufresne. Ayant accumulé, grâce à sa plateforme Allô Place Beauvau, les preuves de violences policières tout au long de ces deux dernières années, le journaliste signe un long métrage très documenté à l’aide d’images d’archives et des témoignages croisés de victimes, sociologues, historiennes, penseurs, syndicalistes policiers et journalistes.
Ce n’est pas un film qui tombe dans le riot porn, le réalisateur ayant voulu s’épargner cet attrait naturel pour les images de la violence, pour se focaliser sur la redéfinition de celle-ci dans le cadre républicain actuel. A travers les échanges entre les différents protagonistes convié·es à s’exprimer et commenter des images de violences policières, “Un pays qui se tient sage” s’attache à questionner les notions de légitimité et de légalité de la violence qui s’incluent à la base du contrat social définissant le pacte républicain.
En creux, le portrait d’un État qui a perdu toute légitimité quant à l’usage de la violence par sa police, et celui d’une institution policière en roue libre, hors sol, aujourd’hui placée dans un affrontement binaire avec la population et axée dans son fondement sur des politiques répressives. Les témoignages très poignants de victimes ou de leurs proches viennent illustrer les dégâts du dévoiement de la mission policière au profit d’un message politique fort : la contestation et l’opposition politiques sont en voie d’interdiction.
Auteur : Jude
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