Un petit pêcheur sauvé de la faillite par une mobilisation populaire

Brest (Finistère), reportage

À bord du « Mick Océane II », un ligneur de 8,50 mètres baptisé ainsi du nom de ses enfants, Claude Herry revient avec sa pêche du jour. Et cela tient dans une caisse : deux dorades royales de 4 kilos chacune. Il a toujours pêché ainsi, à l’hameçon, pour « ne pas vider la mer », explique-t-il. « Ici, on est plus que deux ligneurs, nous aussi, on est en voie de disparition ! » résume ironiquement le pêcheur de 56 ans, qui habite dans le hameau de Kerziou à Plougastel-Daoulas (Finistère).

12 h 30, il doit déposer sa pêche à la criée. Ses dorades partiront à 27 euros le kilo. Juste de quoi ne pas perdre sa journée. Ce qui semble être son quotidien est en réalité un nouveau départ, pour celui qui, il y a quelques semaines encore, se sentait « au bout du rouleau » et avait cessé de prendre la mer, noyé sous les pressions de sa banque.

« Dans ce milieu, l’endettement est systémique »

La cause directe de tout cela ? Une longue série d’impayés auprès du Crédit maritime qui est allé jusqu’à tenter de saisir la maison du pêcheur. La situation de Claude Herry résume à elle seule beaucoup de travers du monde halieutique. « Ce n’est pas un cas isolé », explique Thibault Josse, directeur de l’association Pleine mer, qui a soutenu le pêcheur dans son bras de fer face à la banque. « Dans ce milieu, l’endettement est systémique. Il détruit socialement et écologiquement car il pousse les pêcheurs à prendre des risques pour eux et la ressource ». En effet, les quotas favorisent « ceux qui font du volume ».

En France, le nombre de poissons (quota) qu’on a le droit de pêcher dépend… de ce qu’on a pêché les années précédentes. Les jeunes pêcheurs se retrouvent souvent dans la quasi-obligation de faire des prêts importants pour l’achat de navires, et de devoir ensuite pêcher en grande quantité pour rembourser ce prêt. L’association…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: