Un plan parfaitement réalisable — Dmitry ORLOV

Publié le 7 avril 2022 par hervek

Le 3 avril 2022 – Source Club Orlov

Avant de se lancer dans une discussion détaillée, il y a un certain fait que vous devez prendre en compte : L’Europe n’a pas de substitut pour le gaz naturel russe, ou le pétrole, ou le charbon, ou les engrais, ou le nickel, ou une foule d’autres choses. Si l’Europe souhaite rester industrialisée et semi-civilisée, elle devra continuer à commercer avec la Russie. D’un autre côté, la Russie a très peu besoin de l’Europe, car elle a travaillé dur pour remplacer les importations depuis huit ans maintenant, ce qui explique pourquoi la réponse de la Russie aux récentes « sanctions infernales » n’a été guère plus qu’un haussement d’épaules.

À ce stade, il n’y a pas beaucoup de balles aux trajectoires vicieuses que l’Europe peut envoyer à la Russie sans que celle-ci ne puisse les renvoyer. Par exemple, l’entreprise allemande Bosch a cessé d’exporter des systèmes de contrôle de l’allumage des automobiles en Russie ; il a fallu deux semaines à l’industrie russe pour trouver une solution de rechange nationale. Elle n’est pas conforme à la norme d’émissions Euro 5, mais c’est une plaisanterie en soi : il existe en Russie une industrie artisanale en plein essor qui consiste à modifier le micrologiciel des unités Bosch pour les rendre conformes à la norme Euro-ce-quon-veut afin d’obtenir de meilleures performances et économies de carburant.

Pour résumer : L’Europe n’aura pas de solution de remplacement pour l’énergie russe, ni maintenant, ni dans 10 ans ; au contraire, après avoir détruit ses relations commerciales avec la Russie par le biais de sanctions et d’autres techniques offensives, elle sera obligée de gagner des roubles pour obtenir l’énergie dont elle a besoin pour survivre.

Le premier trait de génie du plan russe est que, superficiellement, rien ne change, sauf la façon dont l’argent est acheminé. La Russie reçoit toujours des euros de l’Europe ; c’est juste que ces euros vont à Gazprombank au lieu de Gazprom. Cela semble logique à première vue : l’une est une banque qui gère l’argent avec lequel on achète du gaz, l’autre est une compagnie gazière qui gère le gaz lui-même ; toutes deux sont détenues par le gouvernement russe. Tout cela ressemble à un changement de comptabilité interne, qui permet aux dirigeants européens de sauver la face en affirmant qu’ils continuent à payer le gaz en euros, que leur banque centrale peut imprimer en n’importe quelle…

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Auteur: Dmitry ORLOV Le grand soir