Un projet d’usine de biochar à Garlin
D’après l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière), en dix ans seulement, les arbres ont doublé de mortalité. Une situation dramatique, aggravée par la surexploitation et le changement climatique. En dépit du récit fantasmé de quelques gisements forestiers denses, abondants, en vogue chez une poignée d’industriels, la Nouvelle-Aquitaine n’est pas épargnée.
C’est pourquoi, dans le sillage de vastes projets de déboisement impliquant parfois des multinationales françaises, le collectif Forêts Vivantes Pyrénées s’inquiète de l’implantation locale d’usines de grande ampleur visant à produire un charbon végétal, le biochar, à partir de bois noble.
Situé à la frontière nord du Béarn, près de l’autoroute A65, le village de Garlin a ainsi été choisi par une entreprise privée – Miraïa – pour accueillir en son sein la plus grande usine de biochar en France, prévue sur une superficie de cinq hectares. Chaque année, la transformation de 135 000 tonnes de biomasse permettrait d’obtenir 55 000 tonnes de bio-liquides (pour produire des carburants par exemple) et 20 000 tonnes de biochar , grâce à un processus de décomposition thermique énergivore – la pyrolyse de biomasse. En vue de transformer le bois en charbon végétal, quatre tours de 25 mètres de haut seront également érigées en périphérie du bourg.
Le biochar industriel, un mirage écologique ?
Le collectif Forêts Vivantes Pyrénées, qui agrège 67 associations nationales et régionales, s’est procuré le plan d’approvisionnement en bois. Selon toute vraisemblance, la zone de fourniture devrait s’étendre sur un rayon situé entre 100 et 150 kilomètres autour de la commune. Un non-sens écologique, en considérant la pollution induite par le transport des marchandises, via les allers-retours quotidiens de 80 camions.
Auteur: La Relève et La Peste