Un référendum ? Plutôt la 6e République

M. Macron, président de la République, a annoncé son intention de tenir un référendum, visant à introduire dans l’article 1 de la Constitution de la 5e République la phrase suivante : « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. »

Si elle répond à une demande des citoyens conventionnels, l’annonce apparait surtout comme un moyen de focaliser la lumière médiatique sur un point. On rejette ainsi dans l’ombre toutes les mesures refusées par le président de la République : pas d’obligation d’isolation thermique des bâtiments, pas d’interdiction des véhicules polluants
, pas de régulation de la publicité sur les SUV et les produits climaticides
, pas de remise en cause du Ceta, pas de moratoire sur la 5G, pas d’objectif de zéro artificialisation, etc. Plus largement, le référendum permettrait d’occulter le bilan très négatif des gouvernements de M. Macron sur le plan écologique : échec sur la rénovation énergétique, autorisation des pesticides tels que les néonicotinoïdes, poursuite rapide de l’artificialisation des sols, détricotage du droit de l’environnement, incapacité à respecter les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, etc.

Mais de tout cela, M. Macron n’a cure. L’objectif de la manœuvre référendaire est d’attirer l’attention vers les mots plus que vers les faits, et de diviser la gauche et les écologistes en les plaçant devant un choix impossible : comment refuser une mention louable sans accréditer une politique environnementale désastreuse ? Le travail de sape est déjà réussi : Yannick Jadot « fera campagne pour le oui », David Cormand et Karima Delli — qui évoque une « grosse ficelle » — sont plus que réservés, Ségolène Royal juge le geste « inutile », Jean-Luc Mélenchon dit non. M. Macron vise aussi à désorienter Les Républicains,…

Auteur: kempf Reporterre
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