Du port de tel ou tel vêtement, un foulard, une tunique traditionnelle, une robe de bain, le pouvoir actuel a fabriqué une question (comment défendre la laïcité menacée ?), une analyse profonde (un foulard : pas bien ; pas de foulard : bien), un doute (peut-être qu’en tout musulman se cache un terroriste), une certitude diffusée à grand renfort d’échos journalistiques (l’immigration est un problème) et en a déduit une mesure. « La mesure » pour la protection et la sauvegarde de notre civilisation. Question écran, ça se pose là.
Un pouvoir, qui fait de la démocratie véritable sa pire ennemie, de l’égalité sa cible à abattre, qui assoit son autorité, par le biais de la répression ou de la libéralisation, interdictions et autorisations, en posant comme fondamentale cette question de l’habillement – habitude, coutume, expression d’une croyance, d’une identité, signe ostensible d’un désir de présence, de visibilité ou de camouflage à l’intérieur d’une société qui appelle au conformisme, au rejet de la différence culturelle, physique, philosophique, à l’uniformisation, à l’assimilation -, un pouvoir, représentatif, donc, qui fait d’un mode vestimentaire le centre des attentions, occultant toute autre pensée, tout autre intérêt, remisant dans un second plan recouvert de mépris tous désirs de justice, d’égalité, de tolérance, et de fraternité même, ainsi que toute pensée critique, au niveau de ce qu’il baptise, avec élégance, « terrorisme intellectuel » (action d’empêcher de dé-penser en rond), ce pouvoir-là, poursuivant par cet acte délictueux son action d’abêtissement généralisé, donne au divertissement ses plus belles lettres de noblesse.
Mais, comme s’il n’y en avait pas assez dans la gamelle, qu’un président élu – par qui et pour quoi ? –, promoteur somme toute naturel du tryptique républicain, ajoute, pour enfoncer le clou, à l’attention…
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Auteur: dev