Basta ! : Cette rentrée universitaire inaugure les nouveau frais d’inscription décuplés pour les étudiants étrangers non-européens – 2770 pour la licence, 3770 euros en master, contre 170 euros et 243 euros pour les étudiants français et de l’Union européenne. Comment l’idée d’augmenter les frais d’inscription a-t-elle réussi à s’imposer ?
Aurélien Casta : Il y avait déjà le projet de loi Devaquet dans les années 1980 [le projet de loi de 1986 d’Alain Devaquet, ministre de l’Enseignement supérieur du gouvernement de Jacques Chirac, voulait introduire la sélection à l’entrée des universités et leur donner la possibilité de fixer elles-mêmes leurs droits d’inscriptions, ndlr]. Il a été abandonné suite à un mouvement social massif. Ensuite, jusqu’à la fin des années 1990, seuls des acteurs classés à droite ou à l’extrême droite continuaient à défendre une hausse des droits d’inscriptions.
Puis, les directeurs d’établissements ont repris l’idée, qu’il s’agisse de présidents d’universités publiques ou de directeurs de grandes écoles publiques et privées. La Conférence des grandes écoles et celle des présidents d’universités publiques ont commencé à travailler sur la hausse des frais d’inscription. À la fin des années 2000, des groupes de réflexion de droite comme de gauche, l’Institut Montaigne, Terra Nova, et des groupes patronaux comme l’Institut de l’entreprise, ont appuyé cette demande.
Les présidents d’universités ont-ils rallié l’idée d’une hausse des inscriptions parce que les financements publics des universités se réduisaient ?
Ce qui est certain, c’est qu’à partir du milieu des années 1990, des rapports d’experts commandés par les…
©DR
Auteur : Rachel Knaebel
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