L’affaire Joël Guerriau est symptomatique du niveau d’impunité sur les violences sexistes et sexuelles en politique. Un sénateur drogue une députée et se dit que ça va passer tranquille. C’est fou de se dire qu’on en est là, que certains hommes sont dans cet état d’esprit là. Ces hommes qui considèrent que plus c’est gros, plus ça passe, que de toute manière il ne peut rien leur arriver. Ce n’est pas rien, ça montre l’étendue et la gravité des violences auxquelles on doit faire face.
Mathilde Viot Militante féministe, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes (VSS) en politique et ancienne attachée parlementaire
Je pense que pour les Français, cette affaire a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Tout le monde s’est dit : « Encore ? C’est pas possible… ». Il y en a tout le temps des violences faites aux femmes qui viennent d’hommes politiques. Les gens commencent à se rendre compte qu’on a un problème avec la classe dirigeante. Comment est-ce possible d’entendre tous les mois parler d’un politique qui soit frappe sa femme, soit agresse sexuellement ? En plus, ce ne sont que les affaires qui sortent dans la presse, c’est donc la face émergée de l’iceberg. Pour une femme qui parle publiquement, on imagine le nombre de violences qui restent silencieuses.
Pas de sanctions, pas de « carrières brisées »
Ce que j’ai tiré de mon expérience à l’Assemblée nationale, comme collaboratrice parlementaire, et en voyant les partis recruter des gens, c’est que sont recrutés les mecs les plus agressifs possibles. Au début, ce sont des « petits connards » qui sont recrutés pour faire les services d’ordre, faire les petites fiches, participer aux organisations de jeunesse… Et, à la fin, ça devient de grands cons. Au début, ils sont valorisés pour des qualités de prise de parole, d’avoir « la niaque », le genre de mec de…
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Auteur: Rédaction