Peu après 11 heures, le 5 janvier 2022. Le chantier de la gare Saint-Denis Pleyel, en Seine-Saint-Denis, tourne à plein régime. Pour cause, ce gigantesque ouvrage doit en partie être terminé pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024. À terme, il totalisera une superficie de 26 000 mètres carrés sur neuf niveaux et sera le « nouveau Châtelet » du Grand Paris Express, reliant les nouvelles lignes 15, 16 et 17 ainsi que la ligne 14 prolongée.
Plusieurs entreprises et des dizaines d’ouvriers s’affairent quand, soudain, un énorme bruit métallique interrompt chacun dans sa tâche. Une plaque métallique de 300 kilos vient de tomber de sept mètres du niveau – 2 au niveau – 3 à travers une trémie – un trou pour laisser passer un conduit.
Dans sa chute, cette plaque a heurté la tête casquée de João Baptista Fernandes Miranda, un salarié d’Eiffage de 60 ans, père de cinq enfants. L’ouvrier décède sur le coup. Né au Cap-Vert, il était arrivé en France il y a près de quarante ans, où il a travaillé toute sa carrière dans le BTP. « Il est mort l’année où il devait prendre sa retraite », confiait, en octobre dernier, sa sœur Maria de Fátima Vaz Miranda, qui habite toujours au Cap-Vert.
Selon nos informations, deux ans et demi après ce drame, le parquet de Bobigny a décidé de poursuivre une entreprise sous-traitante, Sampieri Construction, et deux de ses employés et responsables, pour « homicide involontaire dans le cadre du travail ». C’est la deuxième entreprise qui sera jugée pour ce chef d’inculpation sur un chantier du Grand Paris Express après Dodin Campenon Bernard, une filiale de Vinci, définitivement condamnée après l’accident de travail mortel de Maxime Wagner, en février 2020.
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Auteur: Pierre Jequier-Zalc (Politis)