Un statut juridique pour protéger la mer Méditerranée ?

Octroyer une personnalité juridique à la mer Méditerranée pourrait-il aider à protéger ses écosystèmes ? C’est la question qui occupe la thèse d’Emma Lelong, doctorante de l’université de Bretagne Occidentale au sein du laboratoire Aménagement des usages des ressources et des espaces marins et littoraux, et de l’école doctorale Science de la mer et du littoral.

La chercheuse a également l’habitude de vulgariser son travail sur scène, puisqu’elle participe cette année au concours « Ma thèse en 180 secondes ». Elle en a remporté le prix du public, lors de la finale régionale de Bretagne en mars 2024 et participera, le 5 juin à l’Opéra de Nice, à la finale nationale.


Reporterre — Du fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande en 2017 à la lagune Mar Menor en Espagne en 2022, de plus en plus d’entités naturelles sont reconnues comme personnalités juridiques dotées de droits propres. C’est également le sujet de votre thèse : assiste-t-on selon vous à une tendance durable ?

Emma Lelong — C’est clairement un sujet en vogue depuis une dizaine d’années. De nombreux militants et acteurs politiques veulent reconnaître des droits à la nature dans le monde entier. Attention cependant à la tentation d’en faire un enjeu global : la personnification est, à mon sens, une question locale par définition. Car elle découle de la relation particulière que peut entretenir une communauté humaine avec les entités naturelles qu’elle côtoie.

Dans les cas de personnifications juridiques existantes, le droit vient traduire la préexistence de ces relations spécifiques à la nature, entretenues par les communautés andines en Amérique du Sud ou les aborigènes en Océanie, par exemple. Envisager de doter l’océan tout entier d’une personnalité juridique n’aurait donc pas de sens.

Votre thèse porte plus particulièrement sur l’opportunité de doter…

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Auteur: Vincent Lucchese