Un système qui permet cela est un système qui est perdu. — Stella Moris

Ce matin encore, sur le chemin de l’école, notre fils de quatre ans m’a demandé quand papa allait rentrer. La vie de Julian est traitée comme si elle était superflue. Il a été privé de plus d’une décennie de liberté, et de trois ans de son foyer et de ses jeunes enfants qui sont forcés de grandir sans leur père.

Un système qui permet cela est un système qui est perdu.

Que Julian soit extradé ou non, ce qui revient à dire qu’il vit ou meurt, est décidé par un processus d’évitement juridique. On évite d’entendre les arguments qui remettent en cause la déférence des tribunaux britanniques à l’égard des affirmations inapplicables et discutables concernant son traitement faites par les États-Unis, le pays qui a comploté pour l’assassiner. Le pays dont il a révélé les atrocités dans le domaine public. Julian est le témoin clé, l’inculpé principal et la cause d’un énorme embarras pour les gouvernements américains successifs.

Julian n’a fait que son travail, qui consiste à publier la vérité sur des actes répréhensibles. Sa loyauté est la même que celle que tous les journalistes devraient avoir : envers le public. Pas envers les agences d’espionnage d’une puissance étrangère. Il a publié des preuves que le pays qui tente de l’extrader a commis des crimes de guerre et les a dissimulés, qu’il a commis des violations flagrantes qui ont tué des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants innocents, qu’il a torturé, enlevé et séquestré, qu’il a bombardé des enfants, qu’il avait des escadrons de la mort et qu’il a assassiné de sang-froid des journalistes de l’agence Reuters, qu’il a soudoyé des fonctionnaires étrangers et poussé des pays moins puissants à nuire à leurs propres citoyens, et qu’il a également corrompu les enquêtes judiciaires des pays alliés sur les méfaits des États-Unis. Pour cela, ce pays veut l’emprisonner pendant 175 ans.

L’extradition va maintenant passer officiellement à l’étape politique. Le sort de Julian est désormais entre les mains de la ministre de l’Intérieur Priti Patel. C’est une affaire politique et elle peut y mettre fin. C’est à elle de prouver que le Royaume-Uni vaut mieux que tout cela. Patel peut mettre fin à l’exposition de la Grande-Bretagne au ridicule international en raison de l’incarcération de Julian. Cela demande du courage politique, mais c’est ce qu’il faut pour préserver une société ouverte qui protège les éditeurs des persécutions étrangères.

La cruauté à l’égard…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: Stella Moris Le grand soir