Une agriculture complice de la biodiversité est possible

Les haies, ici tout juste plantées à Freycenet-la-Tour (Haute-Loire), permet de préserver des espèces, dont des oiseaux. – © Moran Kerinec/Reporterre

Geneviève Bernard et Jean Pluvinage président la Fédération et la Fondation Terre de liens ; Luc Moineville est gérant de la Foncière Terre de liens.


Sale temps pour la nature ! Si cette 22e Journée mondiale de la biodiversité devait sonner comme un slogan, il lui serait tout trouvé. Car ce vivant, dont nous faisons partie et dont notre survie dépend, ne cesse d’être malmené. Le réchauffement climatique, lié aux activités humaines émettrices de gaz à effet de serre, pourrait devenir la première cause de disparition des espèces : près de 20 % des espèces terrestres sont menacées à l’horizon 2100.

Rassurons-nous, les principales raisons de ce macabre scénario sont connues de tous, institutions et décideurs politiques, en charge de mettre en œuvre nos politiques publiques : l’artificialisation des sols et l’intensification des pratiques productivistes agricoles. Un certain nombre de faits en attestent : un cinquième des émissions de gaz à effet de serre sont causées par l’agriculture, soit le deuxième poste d’émissions national après le secteur des transports ; 39 % des populations d’oiseaux communs (pipit farlouse, alouette des champs, linotte mélodieuse, perdrix rouge, etc.) ont disparu en trente ans ; 92 % des cours d’eau surveillés sont pollués par des pesticides.

Malgré les alertes scientifiques répétées et les conséquences désastreuses pour les paysan·nes, cette agriculture industrielle encouragée depuis les années 1960 à « produire toujours plus » à court terme ne semble pas encore remise en cause. Bien au contraire. La guerre en Ukraine et son lot de drames ont donné le feu vert à toutes sortes de dérégulations. Au prétexte d’une responsabilité nourricière qui exigerait de relancer à l’identique la production agricole — amplement contestée sur le plan scientifique —, le peu d’engagements environnementaux pris jusqu’alors seraient à remettre aux calendes grecques. Pire, quand le climat se réveille et nous rappelle à travers des épisodes de gel et de sécheresse que le changement climatique est bien là, c’est le parachute des aides court-termistes qui prend le relais. 

La linotte mélodieuse est notamment menacée par…

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Auteur: Reporterre