Une allocution poignante de Jean-Luc Mélenchon prononcée en Bolivie — Jean-Luc MELENCHON

L’original en espagnol

La traduction en français :

« Mesdames et messieurs,

D’abord et avant tout, je vous demande de m’excuser si je ne parle pas parfaitement espagnol. Mais il est très important pour moi de vous parler directement pour vous dire ce que je ressens. Et d’abord pour vous remercier toutes et tous de votre invitation. Et afin de vous saluer toutes et tous, je commence par vous saluer vous, madame la présidente de l’association des victimes, les autorités représentées, et vous mes collègues députés.

Nous nous trouvons aujourd’hui dans un lieu de douleur : le lieu du crime. Je veux présenter mes condoléances les plus affligées à ceux qui ont perdu des frères, des sœurs, des enfants tant aimés. À vous, les familles, les proches, et plus que tout à vous, les peuples de Bolivie qui ont souffert de nouveau ces violences, je veux dire combien je vous admire pour votre patience infinie au milieu de tant de cruautés.

Ayez la certitude que quand je parle, c’est le peuple français qui parle. Et il dit sa solidarité, son amour, pour les humbles, ceux qui luttent et meurent, parfois, uniquement pour leur dignité d’êtres humains, de citoyens. Ce qui nous importe tant à tous.

Ayez la certitude que je parle aussi, au nom de mon groupe parlementaire à l’Assemblée nationale française.

Toujours mon peuple, toujours mes camarades, toujours mes amis ici, en Bolivie aussi, avons été ensemble dans toutes les luttes pour la dignité et la souveraineté des peuples. Et maintenant, à ce moment précis, en vous écoutant, comprenant votre souffrance, vos douleurs, je me sens Bolivien.

Et je veux dire, comme témoin venu de l’extérieur, la leçon que nous connaissons dans ce type de cas : le silence à propos du crime n’efface aucune blessure. Nous ne gagnons rien, en tant que société, comme communauté humaine, au silence et à l’impunité. Parce que sinon, dans les veines du peuple et du pays continuent à courir les venins de l’impunité. C’est-à-dire la rancœur, la haine que nous avons dans notre cœur quand on voit l’injustice de l’impunité. Et aussi quand on sait que les persécuteurs qui ne sont pas punis continuent leur chemin avec arrogance, continuent leur sale besogne. Cela ne peut contribuer d’aucune manière de se taire pour pardonner. Cela ne nous aide pas tant que le mal n’a pas été reconnu publiquement, tant que la Justice n’accomplit pas la mission que lui a confiée la société.

Mais en même temps, aucune sanction n’a d’effet utile si elle ne vient pas d’une…

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Auteur: Jean-Luc MELENCHON Le grand soir