Une alternative forestière à la mégascierie des Pyrénées

Lannemezan (Hautes-Pyrénées), reportage

« On est là ! Même si Florian ne veut pas, on est là ! » À l’approche des élections régionales, les opposants à la méga-scierie Florian dans les Hautes-Pyrénées ont voulu maintenir la pression et montrer leur détermination. Syndicalistes de l’Office national des forêts, écologistes, Gilets jaunes, naturalistes… Ils étaient près de 500 à manifester ce samedi 29 mai dans les rues de Lannemezan contre ce projet industriel qui menace les écosystèmes et pourrait déstructurer la filière bois de la région. Les militants ont continué leur mobilisation tout le week-end avec une série de tables rondes, de débats et de concerts.

Rassemblée autour du collectif Touche pas à ma forêt qui compte une quarantaine d’associations, la lutte réunit tous les ingrédients pour devenir un des combats emblématiques en faveur de la protection des forêts. En un an et demi d’existence, et suite à leur précédente manifestation en octobre dernier, les opposants ont déjà obtenu un moratoire. Le projet porté par la multinationale italienne Florian est gelé, son avenir suspendu à une concertation qui devrait se dérouler cet été. Pour l’instant, la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, cultive le flou sur sa position. À l’origine, l’usine prévoyait de transformer 50 000 m³ de hêtres par an. Un chiffre qui impliquerait de doubler voire tripler la récolte de bois localement.

La commission alternative du collectif Touche pas à ma forêt en tête de cortège à la manifestation du 29 mai 2021 à Lannemezan. © Alain Pitton/Reporterre

Du fait de son gigantisme, le projet a réuni contre lui une constellation d’opposants. Il a servi d’électrochoc et réveillé, en partie, la population qui vit au pied du massif pyrénéen. « La forêt a toujours été là, près de nous, mais nous avions détourné le regard. On ne s’en préoccupait pas assez, reconnaît Christine Monlezun, maire de Fréchendets, un village perché dans les Baronnies. Quand Florian est arrivé, on a pris conscience qu’il fallait nous réapproprier ce bien commun. On ne pouvait pas laisser les industriels faire main basse sur nos forêts », dit-elle.

« L’avenir de nos forêts mérite mieux que des discussions à huis clos »

Pascal Lachaud, le maire-adjoint communiste de Capvern, a été le premier à monter au créneau. Il a découvert le projet lors d’une réunion de la communauté de communes du plateau de Lannemezan (CCPL) en décembre 2019. Il a, de suite, dénoncé…

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Auteur: Gaspard d’Allens (Reporterre) Reporterre