Une autre pandémie est possible

Le docteur Jean-Charles Bernard est médecin psychiatre dans le service public.




Une autre pandémie est possible. Dans l’idéal, sa gestion commencerait par des excuses : « Désolés, nous avons fait de mauvais choix, détruit les stocks de masques, dégradé les hôpitaux publics, démoli les conditions d’exercice du personnel soignant, peu considéré les budgets des services publics. » Des excuses, et non un discours guerrier et une infantilisation de la population devant rédiger ses propres attestations de sortie. Des excuses, et non une instrumentalisation des citoyens devant en contrôler d’autres pour l’accès à des espaces de socialisation ou à des lieux de soin. Des excuses, et non du personnel soignant qualifié hier de héros et aujourd’hui « suspendu », c’est-à-dire viré sans même bénéficier de la légalité du licenciement lorsqu’il ne se conforme pas à l’obligation vaccinale.

Une autre pandémie est possible. Dans cette autre pandémie, nous comprendrions qu’une nouvelle page d’histoire débute, que l’urgence vaccinale n’est rien comparée à l’urgence globale, écologique et sociale. Que l’urgence climatique n’a jamais été aussi présente, pour bientôt affecter des milliards d’humains — c’est-à-dire nous tous — et comptabiliser infiniment plus de morts que cette introduction au macabre. Dans cette autre pandémie, nous comprendrions l’ancienneté de cette urgence grâce à des rapports scientifiques plus accablants d’année en année. Et il n’y aurait pas toujours la même politique. Inchangée. Imperturbable. Méprisable et pourtant méprisante. Comment expliquer pareille inaction ? Par la bêtise ou par la compromission ? Et pourtant, l’action gouvernementale est possible, cette crise nous l’a montré.

Quelle utilisation de l’argent public ?

Une autre pandémie est possible. Dans cette autre pandémie, il n’y aurait pas les anti et les pro-vaccins, il y aurait les entre-deux, des nuances, des réflexions et des débats possibles. Dans cette autre pandémie, l’augmentation du prix des vaccins par des laboratoires pharmaceutiques aux profits records questionnerait. Alors que les caisses de l’État sont déclarées vides et dites trouées par la Sécurité sociale, peut-être préférerait-on allouer différemment cet argent ? Qu’en pense la prochaine génération, celle à l’enfance confinée et masquée héritant d’un monde de cendres ? Veut-on utiliser cet argent pour bientôt proposer ou imposer une troisième dose ou pour limiter les…

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Auteur: Reporterre