Une bombe judiciaire à retardement

La détonation

Printemps 2016. Le gouvernement Valls tente d’imposer une réforme du droit du travail dite loi Travail, ou loi El Khomri – du nom de la ministre du Travail –, qui facilite les licenciements, affaiblit les syndicats et permet aux entreprises de moduler unilatéralement le temps de travail de leurs salarié·es. Le projet de loi est contesté jusque dans les rangs du Parti socialiste.

D’immenses manifestations ont lieu un peu partout en France. Devant les défilés syndicaux habituels apparaissent d’inédits «  cortèges de tête  » chamarrés et bien décidés à ne pas se laisser contenir par la police. Dans des dizaines de villes, des occupations de places baptisées Nuits debout se poursuivent soir après soir. Les blocages et opérations péages gratuits se multiplient.

2 juin 2016. Toulouse. C’est un jeudi de manif’, et comme tous les jeudis de manif’, l’Assemblée de lutte 31, conjointement avec la CGT, lance un appel à action.

Max habite depuis peu à Douarnenez, où il ne se passe pas grand-chose contre la loi Travail. Alors il participe comme il peut au mouvement  : une AG à Brest, une manif’ à Quimper, parfois il pousse jusqu’à Rennes. Il se rend aussi régulièrement à Toulouse, où habite Julie, son amie. Deux semaines auparavant, le 19 mai, il avait déjà participé à une action du jeudi  : un blocage des accès à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Cette fois, un barrage filtrant du périph’ est prévu.

5 h 30. Arrivée sur place. Première mauvaise surprise  : les syndicats ont annulé leur participation à l’action le matin même. Il y a quand même cent cinquante personnes, du café, des croissants, des crêpes et une certaine joie d’être là ensemble.

Même sans la CGT, les manifestant·es sont assez nombreux·ses pour se diviser en deux groupes. L’action se passe au mieux. Il y a bien quelques râleur·ses mais le mouvement a déjà quelques mois, les automobilistes sont…

Auteur: IAATA
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